Loi travail: Nouveaux incidents et nombreuses dégradations à Rennes
SOCIAL•Plusieurs centaines de jeunes ont défié les forces de l'ordre vendredi soir dans le centre-ville...20 Minutes avec AFP
Plusieurs centaines de jeunes ont défié les forces de l’ordre et dégradé de nombreux équipements publics, agences bancaires et magasins dans le centre de Rennes vendredi soir, après l’évacuation à l’aube d’une salle municipale, rebaptisée « Maison du peuple » par des opposants à la loi Travail, après douze jours d’occupation.
Les occupants, évacués à l’aube à l’aide d’une grande échelle de pompiers par les gendarmes mobiles, avaient appelé à un nouveau rassemblement vers 20h, sur la place Sainte-Anne dans le centre historique de Rennes. Dans un premier temps, un face à face calme a débuté entre quelque 200 jeunes et des forces de l’ordre qui les empêchaient de réinvestir les lieux dont ils ont été délogés.
Vitres d’un commissariat brisées, agences bancaires saccagées
Puis, vers 21h30, alors que le nombre des protestataires, dont nombreux étaient cagoulés, avait beaucoup grossi, certains ont commencé à s’en prendre à des caméras de surveillance et aux palissades du chantier du métro. Les forces de l’ordre ont répliqué avec des gaz lacrymogènes, et les manifestants se sont dirigés vers le centre-ville, certains commettant de nombreuses dégradations sur leur passage.
Les vitres d’un commissariat ont été brisées, plusieurs agences bancaires ont eu les palissades en bois mises en place pour les protéger arrachées, leurs vitres brisées à l’aide de poutres, l’intérieur saccagé. Des boutiques de vêtements, le local du PS ont aussi eu leurs vitrines brisées. Quand la mairie socialiste a été à son tour attaquée, les forces de l’ordre sont intervenues pour éloigner ces manifestants casseurs.
« Actions commando très violentes »
Plusieurs passants ont violemment interpellé les casseurs. « Vous êtes fou, arrêtez, j’ai fait trois ans à Dachau, torturé par les nazis et je vous dis : arrêtez ! », leur a notamment hurlé, en vain, un vieil homme. Sur une banderole des manifestants on pouvait lire : « Dieu pardonne, pas nous ».
« Nous avons eu affaire à des actions commando très violentes préparées, avec des manifestants très mobiles qui se divisaient parfois en plusieurs groupes », a indiqué le préfet délégué de la zone de défense et de sécurité ouest Patrick Dallennes, précisant que deux personnes avaient été interpellées. « On oublie complètement les revendications contre la loi travail, c’est de la violence contre l’économie, les institutions ».
Les actions de casse ont cessé peu après 23h, certains groupes enlevant leurs vêtements sombres pour les dissimuler dans des sacs avant de se disperser en ville, a constaté l’Agence France Presse. Ce rassemblement intervient alors que la préfecture d’Ille-et-Vilaine a interdit la tenue samedi d’une manifestation non déclarée contre les « violences policières ».