Loi Travail : A Rennes, le préfet et les syndicats cherchent l’apaisement
SOCIAL•Les manifestations sont très souvent émaillées de heurts dans la capitale bretonne…Jérôme Gicquel
Trois jours après une nouvelle mobilisation contre la loi Travail qui a encore dégénéré samedi dans les rues de Rennes, les autorités tentent désormais de déminer le terrain. Le préfet Patrick Strzoda a réuni ce mardi matin à la préfecture d’Ille-et-Vilaine les responsables des organisations syndicales et étudiantes pour dresser un bilan des manifestations qui se tiennent à Rennes depuis un mois. Ces rassemblements ont à chaque fois été émaillés de heurts, parfois très violents, entre les forces de l’ordre et des manifestants.
« Des commerces, des agences immobilières et bancaires ont été saccagés. La gare de Rennes a été envahie par trois fois, entraînant à chaque fois une interruption du trafic ferroviaire pendant plusieurs heures. Le métro a été pris pour cible et une université de 20.000 étudiants ne peut plus fonctionner normalement » a rappelé le préfet. « Ces exactions sont le fait d’une minorité de casseurs ultra-violents », a-t-il indiqué, justifiant l’important dispositif policier mis en place à chaque manifestation.
Polémique autour du nombre de blessés samedi
« Nous ne sommes pas opposés à la présence d’un dispositif policier, bien au contraire. Mais nous demandons juste un peu de mesure dans leur intervention. Ils doivent savoir faire la distinction entre un cortège syndical pacifiste et une bande de casseurs », a réagi Fabrice Lerestif, responsable départemental de FO, qui était présent ce mardi matin en préfecture.
Ce week-end, une polémique avait éclaté après la manifestation de samedi sur le nombre de manifestants blessés. Le préfet avait indiqué « qu’aucun blessé » n’avait été admis dans un hôpital rennais. Le syndicat FO avait quant à lui avancé le chiffre de 19 blessés du côté des manifestants tandis que les étudiants en comptabilisaient une quarantaine.
Les syndicats ne veulent pas payer les pots cassés
Le préfet n’a par ailleurs guère goûté aux accusations de violences policières formulées par certains manifestants. « Si des personnes se considèrent victimes de tels agissements, le préfet les invite à déposer plainte auprès du Procureur de la République », a-t-il indiqué. Alors qu’une nouvelle mobilisation est annoncée pour le 28 avril, le préfet a également tenu à rappeler aux responsables des organisations syndicales leur responsabilité lorsqu’elles organisent une manifestation.
« Nous ne pouvons pas assurer l’ensemble de la sécurité sur un parcours, surtout après la dislocation du cortège. Et nous ne voulons pas non plus être tenus pour responsables des dégradations qui peuvent être commises. Nous faisons tout pour que les manifestations se passent bien », a assuré de son côté Fabrice Lerestif.