Les attaques terroristes qui ont frappé Paris n’ont eu lieu que quelques heures auparavant, quand Béatrice Macé se saisit de son téléphone samedi matin. Choquée, attristée, la directrice des TransMusicales découvre le massacre qui a eu lieu au Bataclan, haut lieu du rock parisien. Elle, la co-fondatrice du festival des TransMusicales qui a vu naître Nirvana et Ben Harper, envoie alors un message au préfet et à la maire.

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A deux semaines du coup d’envoi du festival, la question de l’annulation ne s’est même pas posée. « A aucun moment on ne l’a envisagée », assure la directrice. Mais dès samedi, les organisateurs se sont penchés sur le renforcement de la sécurité, en attendant les consignes de la préfecture. « Nous avons analysé les dangers, réfléchi aux zones à renforcer. Nous ferons des propositions à la ville et à la préfecture mercredi », poursuit Béatrice Macé.

« S’il y a un risque, on pourra interdire »

Ce sera ensuite aux autorités de décider si des mesures complémentaires sont nécessaires. « C’est aux organisateurs d’évaluer le risque. S’il y a un risque, on pourra interdire la manifestation », avait déclaré le préfet de région Bretagne Patrick Strzoda au lendemain des attentats.

Par mesure de sécurité, les jauges de chaque hall sont limitées aux Trans Musicales de Rennes. - C. Allain/APEI/20 Minutes

Pour accueillir et sécuriser l’événement qui attire chaque année 60.000 personnes, le festival fait appel à des entreprises privées, spécialisées dans ce type d’événements. Environ 150 personnes sont mobilisées les vendredi et samedi soirs au Parc Expo. Le problème majeur pour les TransMusicales, c’est de savoir comment financer ces surcoûts. « Chaque année, la sécurité nous coûte 125.000 euros (sur un budget global de 2,9 millions d’euros). Nous allons renforcer nos équipes mais ce n’était pas prévu au budget initial », s’inquiète Béatrice Macé, qui poursuit. « Les moyens dont nous disposons en tant qu’organisateurs ne sont pas à la hauteur de tels dangers. Que peut-on faire contre des kalachnikovs ? Nous n’allons pas armer notre sécurité ». Des renforts de police ou de gendarmerie pourraient être alloués par les autorités.

« ..malgré la douleur et l’effroi, notre volonté est de continuer. A ce jour, les #Trans2015 ne sont pas annulées… https ://t.co/fTCqPMnhXe — Trans Musicales (@TransMusicales) 16 Novembre 2015 »

A quinze jours du lancement du festival, une autre inquiétude se fait sentir. Le public sera-t-il au rendez-vous ? Aura-t-il l’envie de faire la fête ? A voir les salles parisiennes qui rouvrent dès ce mardi, on peut penser que oui.