Rennes: A bord du tunnelier, plongez dans les entrailles dans la ville
CHANTIER•Le forage de la seconde ligne de métro se poursuit à Rennes…Camille Allain
Après avoir passé plusieurs semaines à l’arrêt, à environ 25 mètres de la station Mabilais, le tunnelier Elaine a repris sa marche en avant la semaine dernière, montrant le bout de sa roue de coupe vendredi midi dans la future station du quartier Arsenal Redon. A vingt mètres sous terre, l’imposant monstre d’acier continue de grignoter les dessous de Rennes pour boucler sa mission de huit kilomètres. En sept mois, Elaine a déjà parcouru 1,7 kilomètre, sans encombre ou presque.
Une déviation de 100 millimètres
« C’est plus difficile à conduire qu’une voiture, mais c’est plus précis », explique Cédric, l’un des cinq pilotes de la société Dodin Campenon Bernard chargée de forer le tunnel. Entouré d’écrans et de capteurs de pression, le conducteur du serpent d’acier de 90 mètres de long est aidé d’une poignée d’hommes qui surveillent l’extraction des matières ou la bonne tenue de la roue de coupe de neuf mètres de diamètre.
Ce vendredi, ils avaient dévié leur trajet de 10 millimètres environ. Largement acceptable. « Nous avons plus de 250 paramètres pris en compte en temps réel. Si quelque chose ne va pas, on le sait très vite », poursuit Cédric. A 39 ans, l’homme a déjà travaillé à Toulouse, Paris, Budapest, Flamanville, Lyon, Strasbourg ou encore Grenoble.
Cette cabine située sur le tunnelier forant la ligne B du métro de Rennes peut accueillir 20 personnes pendant 24 heures. - C. Allain/APEI/20 Minutes
Enfouis sous terre durant tout leur service, les ouvriers sont particulièrement attentifs aux mouvements du sol et aux phénomènes de pression. Et s’il devait arriver quelque chose, ils pourraient tous se réfugier dans la cabine prévue pour résister aux incendies et dotée de masques à gaz. « Elle peut accueillir 20 personnes pendant 24 heures. Là-dedans, on serait en sécurité », poursuit Joël Richard, l’un des responsables du forage. Lui et ses collègues ont parfois à intervenir directement derrière la roue. Une opération délicate qui ressemble à une plongée sous-marine, mais sans eau. « Après notre intervention, nous passons 1h30 dans un caisson pour éviter les différences de pression.
Cette cabine située sur le tunnelier forant la ligne B du métro de Rennes peut accueillir 20 personnes pendant 24 heures. - C. Allain/APEI/20 Minutes
Chaque jour, le tunnelier Elaine creuse et pose environ 35 mètres de tunnel. Sa mission devrait s’achever en 2017 et laisser place à la pose des rails et du matériel électrique. D’ici là, il lui reste presque sept kilomètres à parcourir.