Aux mains des socialistes depuis 39 ans, les Côtes d’Armor sont tombées dans l’escarcelle de la droite dimanche soir à l’issue du second tour des départementales. Un symbole qui rééquilibre les forces en Bretagne et laisse l’espoir à la droite de remporter le scrutin régional prévu en décembre. «Ce n’est pas du tout la même élection, mais la victoire dans les Côtes d’Armor montre que tout est possible», assure Isabelle Le Callennec.

La députée UMP de Vitré annonce cependant que l’union sera nécessaire pour remporter la région, aux mains de la gauche depuis 2004. «Ce sera une élection difficile, surtout si M. Le Drian est candidat car c’est une personnalité très connue. Il faut réussir à s’unir. Le scrutin départemental nous montre que les électeurs nous suivent quand nous sommes unis», poursuit la conseillère départementale, élue au premier tour.

Le Drian ira ou ira pas ?

A gauche, la question de l’union se posera également. Lors du dernier scrutin en 2010, la liste écologiste emmenée par Guy Hascoët s’était qualifiée au second tour et avait décidé de se maintenir, faute d’accord avec le PS. Sur ce point, Jean-Yves Le Drian a été clair. Si jamais il décidait d’y aller «ce sera sans les Verts», avait-il lâché en février. «Nous sommes ouverts aux forces progressistes, mais nous n’allons pas discuter avec des gens qui n’ont pas voté notre budget», commente Loïg Chesnais-Girard.

« Aimerait être dans la tête de @JY_LeDrian ce soir pour connaître ses ambitions pour les régionales #Bretagne #departementales2015 — Mélusine à Paris (@Melusineaparis) 29 Mars 2015 »

Au lendemain de la défaite de la gauche dans les Côtes d’Armor, le conseiller régional socialiste dit «tirer les enseignements» du scrutin départemental mais refuse tout constat alarmiste pour la gauche. «On nous annonçait perdants dans les quatre départements et on en garde deux. Je pense que si toute la France avait voté comme la Bretagne, ma famille politique serait heureuse aujourd’hui», poursuit le maire de Liffré.

Dans les rangs socialistes, la décision du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian de mener la liste aux régionales est très attendue. «Nous travaillons sur ce projet. Aujourd’hui, il n’y a pas d’autre hypothèse. La décision lui appartient, mais il a toujours dit qu’il était très attaché à sa Bretagne», poursuit Loïg Chesnais-Girard.

Reste à savoir quand le ministre de la Défense prendra sa décision. A droite, la candidature du député Marc Le Fur a déjà été officialisée.