Rennes: Le plus vieux collège de la ville menacé de fermeture
EDUCATION•Les parents d’élèves et enseignants de l’Adoration se mobilisent…Jérôme Gicquel
Fondé il y a 190 ans par des religieuses, le collège de l’Adoration vit-il ses dernières heures? Si la fermeture n’est pas encore entérinée, la décision ne semble faire aucun doute de l’aveu même de son directeur. «C’est une perspective qui est hautement possible», assure Alain-François Lesacher, directeur du plus vieux collège de Rennes. Le sort de l’établissement, qui accueille 250 élèves, sera scellé mercredi lors d’une réunion du comité diocésain de l’enseignement catholique.
Pour tenter de faire pression, une cinquantaine de parents d’élèves et d’enseignants du collège se sont rassemblés ce lundi midi devant l’entrée de l’établissement. «Nous refusons cette fermeture. Il y a une âme dans ce collège et nous comptons bien la faire durer», indique Nathalie Cheikh-Boulal, qui enseigne l’allemand au collège.
Un lieu d’accueil pour les enfants dys
Pour le directeur de l’établissement, cette décision s’explique «par la restructuration qui est actuellement en cours dans l’enseignement catholique». «Nous devons nous adapter au mieux aux évolutions démographiques et cela passe notamment par des regroupements d’établissements comme c’est le cas pour les lycées Sainte-Thérèse et Saint-Etienne qui fusionneront à la rentrée 2015 sur le site de Cesson», précise Alain-François Lesacher. «Et que vont devenir nos enfants?» s’interrogent quant à eux les parents d’élèves. «Cinq collèges sont susceptibles de les accueillir à la rentrée à Rennes. Il y a aussi le projet d’ici quelques années d’ouvrir un nouveau collège au nord de Rennes», répond le directeur.
Problème, le collège de l’Adoration accueille pour moitié des enfants atteints de troubles dys. «Le personnel des autres collèges n’est pas formé à cela», proteste Sylvie, une mère de famille. «Avant d’arriver à l’Adoration, ma fille rejetait complètement l’école. Ici, elle s’épanouit en classe et obtient de très bonnes notes. C’est un vrai gâchis», dénonce Chrystelle, une autre mère de famille venue protester. Propriété des Sœurs des Sacrés-Cœurs et de l’Adoration, le collège pourrait en cas de fermeture être vendu pour laisser place à un complexe immobilier.