Un but marqué par un gardien reste un événement rarissime, surtout quand celui-ci est inscrit dans le jeu. Depuis 1945, seuls trois joueurs ont accompli cette prouesse dans le championnat de France de première division: Jean-Claude Hernandez, Grégory Wimbée et Ali Ahamada, lors d’un match nul concédé in extremis par le Stade Rennais à Toulouse.

Le club rouge et noir est passé ce week-end du bon côté de la barrière, par l’intermédiaire de Maxime Pattier. Le jeune Vitréen s’est en effet distingué en offrant l’égalisation aux U19 bretilliens, à Laval (1-1). Son entraîneur spécifique, l’ancien pro Jérôme Hiaumet, raconte la scène. «A la 92e minute, le coach autorise Maxime à monter. Après une succession de corners, le ballon revient côté droit sur Thibault Chrétien, qui le met dans la boîte. Max devance alors le gardien et marque d’une tête lobée.» Pour l’Alençonnais, cette réussite n’est pas le fruit du hasard, tant Pattier «s’amuse à mettre des buts, à faire des reprises de volée» pendant les entraînements. «Il est hyper adroit, donc je ne suis pas surpris», poursuit Hiaumet.

Des souvenirs sous l'ère Domenech

L’action a en tout cas rappelé de bons souvenirs au champion d’Europe des moins de 19 ans (1997), lui qui s’était signalé de la même manière lors du Tournoi de Toulon 1999… à une exception près. Entré en jeu contre le Mexique (3-2), le portier Jérôme Hiaumet avait dû jouer les pompiers de service au poste de latéral. «Il y avait beaucoup de blessés et de suspendus, ce qui fait qu’on s’est retrouvés à douze, dont deux gardiens. J’alternais avec Jean-Daniel Padovani, et comme j’avais disputé la demi-finale, c’était à lui de participer au match pour la 3e place. Le sélectionneur Raymond Domenech m’a alors dit: Tu prends un maillot bleu (porté par les joueurs de champ), et si jamais il y a besoin de te faire entrer…»

Sur le pré au bout de vingt minutes, à la suite du traumatisme crânien subi par Fabrice Ehret, Hiaumet «mange deux-trois occasions», avant d’inscrire le but de la victoire française sur une passe décisive de Peguy Luyindula. «Etre capable de marquer élève la confiance en soi, au niveau du jeu au pied. J’espère que ça fera la même chose pour Max.»

Troisième gardien du SRFC derrière Benoît Costil et Cheick N’Diaye, lors de la deuxième moitié de saison 2013-2014, Maxime Pattier (18 ans), qui revenait de blessure, va maintenant se remettre au travail afin de bien préparer le 32e de finale de Coupe Gambardella contre Lorient, dimanche (15 h). Une épreuve dans laquelle l’intéressé avait déjà fait parler de lui en janvier 2014, en stoppant trois tirs au but guingampais.