Né et formé à Rennes, le milieu gauche Aurélien Montaroup, 28 ans, se dit «impatient» de rencontrer pour la première fois le Stade Rennais, son «club de cœur». Ce sera avec Créteil (Ligue 2) mercredi soir en huitièmes de finale de la Coupe de la Ligue.

Cela ne s’annonce pas trop compliqué d’affronter son équipe favorite?
C’est sûr que je préférerais jouer pour Rennes, mais bon, je dois faire le job. Ça va être un match un peu bizarre, parce que je serais bien resté toute ma carrière au Stade Rennais. C’est un grand plaisir de retourner là-bas en tout cas.

Vous n’êtes jamais apparu en professionnel avec le SRFC…
Effectivement, je suis arrivé à 16 ans et demi dans le groupe de László Bölöni. J’ai participé à des entraînements, des matchs amicaux, des stages d’avant-saison. Mais je n’ai pas eu l’occasion de signer pro, en raison de quelques complications. Depuis, j’ai fait mon bonhomme de chemin.

Il n’y a pas d’esprit de revanche par rapport à cet acte manqué?
Les premières années qui ont suivi, j’étais triste, car j’ai eu du mal à comprendre. Mais avec le recul, pas du tout. C’est ma ville, c’est mon club. Mercredi, je vais essayer de faire bonne impression pour que M. Montanier me fasse signer, on ne sait jamais (rires)…

Avez-vous gardé contact avec la génération victorieuse de la Coupe Gambardella, en 2003?
J’ai perdu tout le monde de vue depuis que je suis parti en Biélorussie [il a évolué au Dinamo Minsk entre novembre 2008 et janvier 2012]. Quand j’étais en Ligue 1 avec Caen [deuxième partie de l’exercice 2011-2012], j’avais revu certains joueurs comme Florent Chaigneau, Jimmy Briand ou Arnold Mvuemba. On suit tous le parcours des uns et des autres. Si le Stade Rennais avait décidé de nous garder, cette génération-là aurait été capable de jouer en Ligue 1, et de faire quelque chose de bien dans ce championnat. La preuve : quand on jouait les pros le mercredi en opposition, on les battait à chaque fois. László Bölöni était enragé…

Yoann Gourcuff était-il réellement le plus doué d’entre vous, à l’époque?
Pour moi, le plus fort, c’était Arnold Mvuemba. Il avait une qualité technique supérieure, il était facile avec le ballon. Yoann n’était pas plus fort que ça quand il était avec nous. Mais il avait déjà ce rythme, cette capacité à enchaîner les gestes, à reproduire les efforts. Derrière, on avait Grégory Bourillon. Quand il est arrivé en pro, il était fort, mais chez les jeunes, c’était un monstre. Il s’est perdu en allant au PSG, mais il aurait pu faire une grande carrière en défense centrale. Devant, il y avait Jimmy Briand, qui possédait déjà le sens du but. Il était vraiment formé pour marquer des buts à la Thierry Henry.

Le supporter rennais que vous êtes est-il agacé par la réussite actuelle de Guingamp?
Ah moi, je ne suis pas Guingampais, je n’aime pas du tout Guingamp… Après, c’est bien pour le foot français qu’ils se soient qualifiés en Ligue Europa, c’est bien pour la Bretagne aussi. A Rennes, il y a tout ce qu'il faut pour faire un grand club breton et français, mais il manque une âme, et ce petit grain de folie pour aller titiller les gros.