Un dimanche détonnant

Un dimanche détonnant

SÉCURITÉ La bombe anglaise de 250 kilos a été désamorcée dans un centre-ville désert
Camille Allain

Camille Allain


L'opération devait durer jusqu'à 14 h. Elle aura finalement pris fin à midi après un peu plus de deux heures de travail pour l'équipe de démineurs. « C'était assez compliqué car, comme on le craignait, la gaine d'amorçage était très abîmée. On a préféré prendre notre temps », explique le démineur Christian Robert à l'issue de l'opération. A l'abri des curieux, les deux spécialistes ont manuellement dévissé le mécanisme de la bombe anglaise de 250 kg datant de 1944. Une protection particulière ? « Pas vraiment. Si elle pète, on y passe », glisse le démineur. Découverte fin octobre sur le chantier de la station de métro de la place Saint-Germain, l'arme est désormais inoffensive. La seule explosion qui a retenti dans la ville fut de moindre intensité. Car, avant de transporter la bombe, qui contenait 75 kilos, de TNT jusqu'à Nantes, les démineurs ont préféré faire exploser son détonateur sur place. Pour les 3 000 habitants du quartier, la petite secousse sonnait l'heure du retour à la maison. Depuis 9 h, environ 300 d'entre eux patientaient au Liberté, ouvert par la municipalité pour l'occasion.



« On n'a pas l'habitude »



Si l'évacuation s'est bien passée, elle a finalement pris plus de temps que prévu, la faute à quelques retardataires. Alors que l'heure limite était fixée à 9 h, de nombreux habitants quittaient encore leur domicile à 9 h 15 sous un triste crachin de novembre. « On n'a pas l'habitude de sortir à cette heure-là le dimanche », confiait une famille en quittant les lieux. Au milieu des rues désertes, Annick s'est également faite remarquer avec son déambulateur. « Je vais chez ma fille. Je n'ai pas envie d'aller au Liberté. Je veux juste passer par la mairie parce que c'est plus court », expliquait-elle à la police. Impossible. « C'est pour votre sécurité madame, faites le tour », lui répond le policier avec autorité. Entièrement déserté à 9 h 30, le centre-ville a finalement pu rouvrir normalement à midi et retrouver un peu de vie. Seules trois personnes se sont montrées indisciplinées.

■ Trois verbalisations

Alors que l'opération de déminage avait débuté, trois personnes ont été interpellées par la police dans le périmètre interdit. Elles seront verbalisées pour non-respect de l'arrêté préfectoral.