Benoît Costil « débarque » ce jeudi à Rennes avec l'équipe de France A. Une sélection au sein de laquelle le portier du Stade Rennais (27 ans) ne s'imaginait sûrement pas, au moment d'être prêté par Caen à Vannes (Ligue 2), en 2008.

Séances de muscu en solo

« Il fallait le voir à cette époque. Il était vraiment au fond du trou, raconte son grand frère, Eddy Costil, actuel responsable de la formation des gardiens au Stade Malherbe. Certes, il était dans un club familial, avec un très bon entraîneur [Stéphane Le Mignan] qui lui a fait confiance dès le départ. Mais il faut savoir qu'il ne s'entraînait qu'entre midi et 14 h, car l'entraîneur des gardiens avait un travail à côté. L'après-midi, il allait faire sa musculation à la base militaire de Rennes, tout seul. Et quand il est revenu à Caen, il s'est cassé le bras, et n'a pas été conservé par le club. Il s'est retrouvé à la rue. » Il faudra un appel de Landry Chauvin, alors coach de Sedan, pour relancer la carrière de «Ben». Bien que l'environnement n'y soit pas forcément propice. « C'était aller dans une ville particulière, très»pauvre«, loin de la famille. Il a beaucoup travaillé, beaucoup pris sur lui. Il n'était pas prêt à arrêter le foot, parce que c'est un vrai passionné, mais il était dans une grande période de doute. » Loin, très loin du confort dont il jouissait dans ses jeunes années caennaises. L'intéressé lui-même affirme avoir été « pourri gâté ».

Eddy Costil rétorque. « Je ne suis pas d'accord avec cette expression, car c'était loin d'être le cas. Ce qu'il a voulu dire par là, c'est que c'est un garçon qui a toujours tout eu sur le plan sportif. Il n'a jamais connu l'échec avant de passer professionnel, il a toujours été surclassé. On ne lui a jamais mis de bâton dans les roues, donc pour lui, tout était facile, tout était normal. » Comme le fait de se retrouver parmi les Bleus, vu la répétition de ses bonnes performances avec le SRFC.