Le couvent entre en lévitation

Le couvent entre en lévitation

Urbanisme Pour concevoir les fondations du centre des congrès, les ouvriers doivent creuser
Camille Allain

Camille Allain


L'image est impressionnante. Erigé il y a près de 650 ans et célèbre pour avoir accueilli le mariage d'Anne de Bretagne avec Charles VIII en 1491, le couvent des Jacobins est actuellement en lévitation, simplement posé sur d'énormes fondations en béton. Aujourd'hui, six mètres de vide séparent le sol du plancher du futur centre des congrès. Et ce n'est qu'un début ! En janvier, le gouffre atteindra 14 mètres. « Des pieux métalliques ont été enfoncés dans le sol afin de soutenir les poutres de béton armé. Cela forme un quadrillage qui nous permet de creuser sous le monument sans abîmer sa structure. C'est ce qui donne l'impression d'avoir un bâtiment sur pilotis », explique Karine Martin, responsable du chantier à Rennes Métropole. Les murs ont également été consolidés, pour éviter tout effondrement. Pendant quelques mois encore, on pourra donc marcher sous le couvent. Au moins jusqu'en janvier, quand les ouvriers commenceront à bâtir les fondations de béton du futur centre des congrès.



Un auditorium au sous-sol



Si le sous-sol est à ce point soigné, c'est qu'il accueillera à terme le grand auditorium de 1 000 places qui devrait faire la réputation du centre des congrès rennais. Une grande salle de 500 places sera également bâtie sous le cloître. « Au dessus, nous allons recréer un jardin », détaille Karine Martin. Débutés en janvier, les travaux occupent actuellement 70 ouvriers.

Au plus fort du chantier, 250 personnes seront sur place. La livraison étant prévue fin 2016, le centre devrait accueillir ses premiers congressistes en 2017. Le coût du chantier, évalué à 100 millions d'euros, fait cependant grincer des dents (lire encadré).

■ Un projet qui n'est pas en odeur de sainteté

Vanté par la majorité, critiqué par l'opposition, le futur centre des congrès divise l'opinion. Un collectif de riverains baptisé « Place à défendre ! » espère un moratoire afin de changer l'usage du couvent. Le collectif regrette « de voir une place populaire transformée en rendez-vous chic et cher tourné vers le tourisme d'affaires ». Les riverains ont lancé une pétition en ligne et organisent une réunion publique le 5 novembre la Bernique Hurlante.