Quatre-vingt six mètres de long, un poids frôlant les 1 500 tonnes et un coût de fabrication dépassant les 27 millions d'euros. C'est un véritable monstre d'acier qui est actuellement en construction dans les hangars de l'usine Herrenknecht. Cette société allemande, qui emploie 2 500 salariés à quelques kilomètres de Strasbourg, a reçu mercredi une délégation de Rennes Métropole venue voir pour la première fois le tunnelier qui creusera la ligne B. La machine qui succédera à Perceval (lire encadré) sera achevée fin juillet, avant d'être démontée puis acheminée jusqu'à Rennes par la route. « Nous sommes en phase finale de montage. Nous en en avons fait du chemin depuis la commande passée en 2013 », constate Jean-Jacques Vergnes, responsable de la construction du tunnelier à Herrenknecht. Transporté à bord de 70 camions en septembre, le monstre d'acier sera ensuite directement assemblé sous terre à la Courrouze. « Le premier tour de roue sera donné le 22 décembre, pour Noël », sourit le responsable du projet.

Fin de mission en 2017

A partir du 5 janvier 2015, le serpent de métal s'engouffrera sous Rennes pour n'en ressortir que deux ans plus tard. Pendant ce temps, il travaillera 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour forer les 8, 6 kms de tunnel souterrain de la ligne B. « Les habitants ne se rendront compte de rien. A cette profondeur, ça ne se sent pas », promet Jean-Luc Medge, responsable du groupement chargé du forage. Les affaissements subis lors de la percée de la ligne A dans les années 1990 ont laissé des traces. Cette fois-ci, le tunnelier passera plus profond. « On s'est aussi équipés d'un système de détection des anomalies en temps réel », rassure le responsable. Au fur et à mesure qu'il creusera, le tunnelier posera en même temps de lourds voussoirs de béton qui constitueront le tunnel où circulera le Cityval. En façonnant deux mètres de tunnel par heure, l'imposante machine devrait achever sa mission courant 2017. La livraison de la ligne est-elle annoncée pour 2019.