Apigné, privéde baignade

Apigné, privéde baignade

Santé La concentration de cyanobactéries dans l'eau oblige la ville à prendre des précautions
Camille Allain

Camille Allain


Mercredi, 15 h sur la plage des étangs d'Apigné. Le thermomètre affiche un bon 27 degrés mais le plan d'eau est désespérément vide. Depuis cinq jours le drapeau rouge est hissé et la baignade est interdite en raison d'une concentration trop élevée en cyanobactéries. « Cela faisait deux ans que ça n'était pas arrivé à Apigné. La concentration est montée d'un coup à cause des fortes chaleurs », explique Charlotte Marchandise-Franquet, adjointe en charge de la Santé. Aussi surnommée «l'algue bleue», cette bactérie peut-être dangereuse pour la santé et provoquer des irritations cutanées, des crampes d'estomac, des vomissements, des diarrhées ou de la fièvre. « Quand on m'a dit ça, ça m'a calmé. Je n'irai pas me baigner c'est sûr », lâche une lycéen qui avait pourtant l'intention de piquer une tête. Malgré les consignes des surveillants de baignade, un petit groupe de jeunes trempent pourtant les pieds dans l'eau. « On a été se baigner ce midi car il n'y avait personne. Quand les surveillants sont arrivés, ils nous ont demandé de sortir », raconte Margot, venue avec son groupe d'amis de la fac d'histoire.



« Ça ne va pas nous tuer »



L'étudiante savait pourtant que la baignade était interdite. « On nous a expliqué pourquoi. Et franchement je n'y retournerai pas ». A ses côtés, d'autres apparaissent plus frustrés. « On est majeurs. Franchement, ça ne va pas nous tuer », lâche Victoria. Peut-être pas non. Mais par le passé, quelques animaux sont morts après avoir bu de l'eau contaminée. Interdite depuis cinq jours, la baignade pourrait à nouveau être autorisée vendredi à Apigné. « Des prélèvements sont effectués chaque semaine et nos agents vérifient tous les jours pour voir s'il n'y a pas de traces en surface. Nous attendons les résultats jeudi ou vendredi », poursuit l'adjointe à la Santé. En attendant, la pollution est traitée à la chaux et le sable est remué afin d'oxygéner l'eau. « Le problème, c'est qu'on est dans le curatif. Certains étangs dans le département ont préféré interdire la baignade plutôt que de traiter le problème », regrette Jean-François Piquot. Comme pour les algues vertes, le porte-parole de l'association Eaux et Rivières vise l'élevage intensif pratiqué dans la région. « L'origine des cyanobactéries, c'est le phosphore. Et aujourd'hui, 95 % du phosphore est d'origine agricole ». La Bretagne n'en a pas fini avec ses algues.