Souvent citée en exemple par Eco-Emballages pour sa forte implication dans le tri sélectif, la Bretagne voudrait désormais garder ses déchets sur son territoire. Pas pour polluer ses côtes, mais pour créer une économie du recyclage. « On a l'habitude d'envoyer nos déchets ailleurs en France. Il faut imaginer une filière qui nous permettre de les valoriser sur place », avance Thierry Burlot. Le conseiller régional en charge de l'environnement appelle les collectivités à se rassembler. « Si les quatre départements mettent en commun leurs plastiques, on pourra sans doute créer un marché et inciter un industriel à venir s'installer chez nous », espère l'élu. Une manière de limiter les allers et venues de camions, mais aussi de créer de l'emploi.

Une facture allégée

Cette idée, le conseiller régional l'a puisée dans le rapport rendu la semaine dernière par Bretagne Environnement (lire encadré). On y apprend par exemple que les recyclables secs parcourent en moyenne 400 km avant d'être transformés. Le verre est lui acheminé vers Saint-Gobain, dans l'Aisne. Pour limiter le nombre de camions sur les routes, certaine collectivités ont choisi le train. Ainsi, depuis 2011, Rennes Métropole achemine ses recyclables dans les Vosges par le rail plutôt qu'à Rouen par la route. « Et ça nous fait gagner de l'argent », confiaient les élus à l'époque. Depuis, la métropole a réussi à baisser la taxe d'ordures ménagères payée par les ménages. Un exemple que beaucoup de collectivités aimeraient suivre. « Demander aux citoyens de changer leur comportement n'est pas toujours évident car ils ont d'autres préoccupations. Mais si la facture est incitative, on y parviendra plus facilement », assure Christian Couet, élu au conseil général d'Ille-et-Vilaine.