Cesson-Rennes: David Christmann tire sa révérence
Handball•Le futur entraîneur de Tremblay quitte son club de toujours...Propos recueillis par Jeremy Goujon
Après quinze ans de bons et loyaux services à Cesson, David Christmann dirigera pour la dernière fois les Irréductibles à domicile, jeudi (20 h 45), face à Dijon.
On vous imagine avec un pincement au cœur, à la veille de cette «der»…
Pour le moment, non, mais l’émotion viendra. Ça va être dur, j’ai passé de belles années à Cesson. Je ne sais pas quoi dire… C’est plein de choses. Comme je me suis lancé assez vite sur le projet de Tremblay, je ferai le bilan de tout ce qu’on a pu faire ici, plus tard. Mais tout ce que je peux dire, c’est que le bilan est plutôt satisfaisant. Avec les moyens dont disposait le club, on a fait du bon boulot. C’est une page qui se tourne pour le club, pour moi. C’est une nouvelle aventure. C’est aussi la vie d’un sportif professionnel que de bouger.
Vous n’êtes pas encore parti, mais du fait de l’empreinte laissée, imaginez-vous déjà revenir un jour à Cesson ?
Ma vie est ici, donc je reviendrai forcément y vivre. Je n’avais pas la volonté de partir. C’est simplement qu’à un moment donné, il faut que les choses avancent. On est soutenus, mais pas à la hauteur du niveau de jeu qu’est la LNH, avec la structuration que ça demande, au niveau de la salle, des équipements, etc. On est un club professionnel, donc tu ne peux plus te permettre de bricoler. Ce qu’on a fait jusqu’à aujourd’hui, c’est très bien, mais je n’arrivais pas à voir plus loin que la saison prochaine. Je me suis dit qu’on allait refaire ce qu’on a déjà fait, et je n’avais pas envie de re-galérer, surtout d’un point de vue financier.
Vous auriez pu déjà vous en aller en fin de saison dernière…
Oui, disons que j’avais répondu aux sollicitations, donc ce n’est pas nouveau.
C’est l’accumulation des «espérances déçues» qui vous fait partir ?
C’est ça, c’est plein d’éléments qui viennent se greffer les uns aux autres. Et puis, il y a aussi l’opportunité d’aller dans un club qui a de l’ambition, qui met des moyens à disposition, tout simplement [si le budget de Cesson s’élevait à 1,9 million d’euros pour la saison 2013-2014, celui de Tremblay émergeait à 3,4]. Il y a aussi la possibilité d’être accompagné par Mehdi [Boubakar]. Venir avec son adjoint est assez nouveau dans le hand. Ça va me permettre de continuer à avancer. Je ne suis pas très vieux, j’ai 43 ans. J’espère que mon départ va juste susciter des discussions avec les élus, de manière à ce qu’on aide le sport de haut niveau local. Il y a des choses à mettre en place.
Savez-vous déjà ce qui va vous manquer en particulier, en quittant Cesson ?
Je pense que tout va me manquer. Mais à un moment donné, il faut savoir évoluer. Je pense avoir le courage de faire un choix qui n’est pas le plus facile pour moi. J’avais peut-être envie de me mettre en danger. Je ne suis jamais parti en tant que joueur, je l’ai toujours un peu regretté. Je ne voulais pas faire la même chose en tant qu’entraîneur. La décision a été prise sur beaucoup de points, pas sur un seul.
Pourquoi avoir choisi Tremblay, finalement ?
Il y a un projet qui m’intéresse. Il y avait aussi Saint-Raphaël, mais c’était un produit un peu fini (sic) et je n’avais pas la main sur le recrutement.