Des lycées trop chargés

Des lycées trop chargés

ÉDUCATION Les syndicats réclament deux nouveaux établissements
Camille Allain

Camille Allain


«Notre record est à 37 élèves dans une classe de seconde à Cesson. On pourrait même le battre à la rentrée prochaine. » Secrétaire du SNES d'Ille-et-Vilaine, Philippe Melaine préfère ironiser pour dédramatiser la situation vécue par de nombreux lycées du département. Victime de son attractivité, l'Ille-et-Vilaine voit chaque année ses effectifs exploser dans le secondaire. Pour les syndicats, il devient urgent de planifier la construction de deux nouveaux établissements. « Nous nous appuyons sur une étude démographique (lire encadré). Si l'on ne fait rien, la situation sera très compliquée dans quelques années », assure Khaled Drider, membre de la FSU locale.



« Pas d'élève à la porte »



Un avis pour une fois partagé par l'inspecteur d'académie. « Aujourd'hui, j'ai de la place pour tous les élèves qui veulent s'inscrire dans l'enseignement public. Mais il faut que les familles jouent le jeu en acceptant les règles de la sectorisation et limiter les demandes de dérogation », explique Jean-Yves Bessol. Pour optimiser les places disponibles, la région et le rectorat ont déjà lancé un plan d'urgence il y a quelques mois. La capacité d'accueil de l'établissement de Bain-de-Bretagne sera ainsi doublée et les lycées Mendès-France à Rennes et Théodore-Monot au Rheu s'ouvriront aux filières générales. « On ne veut pas simplement offrir des mètres carrés. Il faut optimiser l'existant. On n'aura pas d'élève à la porte », assure Marie-Pierre Rouger. La vice-présidente en charge des lycées sait que le conseil régional devra sortir le carnet de chèques assez vite. « Si on veut que le nouveau lycée soit prêt en 2020, il faut acter la décision d'ici à la fin de l'année. On regarde où l'implanter. Ce sera dans l'agglomération rennaise, c'est certain », conclut l'élue.

■ Démographie

Menée par un universitaire de Rennes-II, l'étude révèle les fortes poussées démographiques comme dans le sud de Rennes, où le nombre de 11-19 ans devrait progresser de 58 % d'ici 2020.