La Petite Rennes se remet en selle
Initiative Créé il y a deux ans, l'atelier d'auto-réparation de vélos compte plus de 500 adhérentsCamille Allain
Avec le retour des beaux jours, les cyclistes ont visiblement ressorti leur vélo du garage. Pour preuve, l'atelier d'auto-réparation de la Petite Rennes affichait complet mercredi après-midi. Adhérent depuis octobre, Hugues vient réparer son beau vélo de course. « J'aime bien le concept d'entraide et puis je n'ai pas la place de bricoler chez moi. Ici, je trouve tous les outils », explique ce cycliste aguerri. Installée dans un petit local de la rue de Chicogné, la jeune association fête ses deux ans et compte déjà plus de 500 adhérents actifs. « On a de tout. Des gens qui veulent se remettre au vélo, d'autres qui sont passionnés par les modèles rares, des jeunes qui veulent créer leur fixie (vélo à pignon fixe) et même des anciens qui ont connu l'époque où il y avait des garages à chaque coin de rue », explique Simon, fondateur de la Petite Rennes. Ce passionné de deux-roues est rentré de Londres il y a trois ans avec la ferme intention de créer un atelier collaboratif. « C'est très développé là-bas. A Rennes, il n'y avait rien donc on s'est lancés », se souvient le jeune homme.
L'entretien reste un frein
Moyennant une adhésion annuelle de 20 €, l'association met à disposition tous les outils nécessaires et offre de précieux conseils par la voix de ses deux salariés. « On sait que le premier frein, c'est le problème de l'entretien et de son coût. On veut apprendre aux gens à être autonomes pour se débrouiller. Notre but, ce n'est pas de faire de la concurrence aux magasins spécialisés », assure David. Président de l'association, il est arrivé il y a quelques mois avec son vélo sous le bras pour changer une roue. « Je n'y connaissais rien », avoue-t-il. Séduit par le projet, il a accepté de prendre les rênes de l'association. « Notre philosophie, c'est de remettre les gens au vélo. Au boulot, j'entends tous les jours des collègues dire qu'ils sont motivés pour rouler mais qu'ils sont bloqués parce que leur pneu est dégonflé. On ne laisse pas sa voiture au garage parce que le klaxon ne marche plus », plaisante le président. La phrase fait sourire. Et réfléchir.