A la Poterie, c'est souvent l'anarchie
Transports Comme Villejean, la station manque de stationnement pour satisfaire les covoitureursCamille Allain
Mercredi, 12 h 30, station la Poterie. Pierre, conducteur de bus du Star, use de son klaxon pour se frayer un passage entre les voitures. « C'est tout le temps comme ça. C'est pire le soir. On doit toujours manœuvrer pour éviter les bagnoles. Normalement, elles n'ont pas le droit d'être garées là », explique le chauffeur, qui préfère en sourire. Assis dans sa voiture, Thierry attend sa fille à la sortie des cours, comme chaque mercredi. Et comme souvent, il a eu le droit à quelques coups de klaxon.
Le covoiturage s'enracine
« Les bus, c'est un peu les rois ici. Pourtant j'essaie de me garer là où ça ne gêne pas trop. Mais c'est pas facile. Il n'y a pas de place ! », témoigne l'automobiliste, un peu dépité. Avec seulement six places réservées aux arrêts minutes, les abords du parking-relais sont vite engorgés. D'autant plus que le lieu est devenu le point de ralliement de nombreux covoitureurs. « C'est un phénomène qui prend de l'ampleur, principalement le vendredi et le dimanche soir. On ne l'avait pas anticipé. La plupart des gens considèrent qu'ils ne gênent pas car ils ne restent que cinq minutes, mais ça devient un peu l'anarchie », constate Philippe Noël, directeur des services de Rennes Métropole. Un rapide survol des sites de covoiturage dresse un constat sans appel : la Poterie et Villejean sont devenus les spots incontournables. Mais la situation ne devrait pas s'améliorer de suite. « Nous réfléchissons à agrandir le parking-relais de la Poterie (lire encadré) pour intégrer des arrêts-minutes. Notre priorité, c'est que les bus ne soient pas gênés », poursuit le directeur des services. Pour Villejean et ses nombreux étudiants, la réflexion est moins avancée, notamment en raison du manque de place. « La plupart du temps, on se retrouve au métro et on va chercher la voiture à pied mais ce n'est pas super pratique. A Henri Fréville, c'est pire, on est obligé de se garer en double file », rapporte Anaïs, étudiante à Rennes-II et adepte du covoiturage. Pour la future ligne B du métro, Rennes Métropole assure avoir anticipé le phénomène.