Tour éclair et vent de colère
Agriculture Jean-Marc Ayrault a été hué par des éleveurs au SpaceCamille Allain
Un an après le président Hollande, c'était au tour du Premier ministre Jean-Marc Ayrault de se rendre au Space ce jeudi. Une visite éclair de 30 minutes où l'ancien maire de Nantes a pu mesurer l'inquiétude du monde agricole. Retardé par des rencontres avec les salariés des groupes Gad et Doux, Jean-Marc Ayrault a brièvement arpenté les allées du Parc Expo sous les sifflets, essuyant au passage quelques noms d'oiseaux.
« Plein de choses à dire »
« L'insulter, ça ne sert à rien. Mais je suis pas étonné, c'est le ras-le-bol des agriculteurs », commente Antoine. Cet éleveur de vaches du sud Vendée devait présenter l'un de ses taureaux au Premier ministre. « La Blonde d'Aquitaine, c'est la race à l'honneur cette année. Mais quand on a vu la foule, on a rattaché le taureau », sourit-il. L'éleveur n'est pas déçu. Pour lui, ce genre de visite fait partie « du folklore ». « Ce n'est pas là qu'on va discuter », poursuit le Vendéen. Comme lui, Aurélie n'attendait pas grand chose du passage du chef du gouvernement. « Il y aurait pourtant plein de choses à dire sur la fiscalité, l'exportation ou l'installation des jeunes. Sur l'avenir des éleveurs en général », résume la jeune femme. « Moi, j'aimerais bien m'installer mais c'est cher et souvent compliqué », poursuit-elle.
Chahuté pendant sa visite, Jean-Marc Ayrault s'est voulu plus rassurant pendant son discours. « J'ai ressenti l'angoisse et la colère et je ne veux pas semer d'illusions. Mon gouvernement s'est mis au travail. L'installation des jeunes sera favorisée. Notre enjeu est aussi de réduire le coût du travail et les charges », a garanti le Premier ministre. Pas suffisant pour calmer les éleveurs de volailles, particulièrement remuants. « Des promesses, on en a tous les ans », soupire l'un d'eux.