Christmann vu par Clémenceau
handball Portrait de l'entraîneur de Cesson par l'homme qui le connaît le mieux au sein du clubJeremy Goujon
En place depuis 1999, David Christmann, Nazairien d'origine (détail assez amusant quand on connaît la rivalité Cesson-Nantes) est celui qui a fait basculer les Irréductibles dans une autre dimension. « Il est clairement à l'origine de notre réussite, c'est évident », admet Stéphane Clémenceau. Le directeur général du club se révèle admiratif de la longévité du coach, adoubé à l'aube du XXIe siècle par son prédécesseur (Pascal Bourgeais), et devenu depuis la « cheville ouvrière du projet ».
L'entreprise en question consistait à installer Cesson parmi l'élite du hand français. Mission accomplie après deux titres de champion (Nationale 1 en 2000, D2 en 2009), et un rôle de plus en plus consistant tenu en LNH. Malgré des moyens limités. « Il a toujours évolué dans un cadre budgétaire extrêmement serré. Il fait bien avec ce qu'il a, et ce qu'on peut lui donner. Il a eu des moments d'abattement, mais il s'est toujours accroché. Et ça, c'est une vraie qualité. » Comme lorsque le Christmann joueur compensait un gabarit lambda par « un esprit de gagneur, très accrocheur. Il avait l'âme d'un meneur sur le terrain », se souvient Clémenceau, lequel l'avait affronté au cours des derbys face au Cercle Paul-Bert Rennes.
Bonifié avec le temps
Pas étonnant que l'intéressé ait opté pour la carrière d'entraîneur, a fortiori en prenant connaissance de son poste de l'époque. « Il était demi-centre, qui est quand même le dépositaire du jeu. Il n'y a donc pas vraiment de mystère dans tout ça. » Déjà perfectionniste, David Christmann a conservé aujourd'hui ce souci d'exigence, « envers lui-même et les autres. Pour faire ce métier-là, il faut l'être, de toute façon. » Il aurait d'ailleurs tort d'adopter une autre politique, selon son compagnon de route. « Aussi bien dans la gestion humaine que sportive de son groupe, je constate qu'il a énormément progressé. Peut-être que la sagesse vient avec l'âge, je ne sais pas… » Ne reste finalement qu'un domaine où le technicien, plus dans les actes que dans les paroles, pourrait encore s'améliorer. « On sait que ce n'est pas un très grand communiquant. Mais l'apport d'un adjoint [Mehdi Boubakar], qui passe beaucoup de temps avec lui, lui a permis de s'épanouir davantage. Il en avait besoin. Ça l'a rendu plus disponible. »