Le ton monte autour de la semaine de 4 jours et demi
Éducation Les directeurs d'écoles s'exprimeront au conseil municipalCamille Allain
A l'annonce de la réforme des rythmes scolaires, la ville de Rennes avait été l'une des premières à se positionner pour la mise en place de la semaine de quatre jours et demi dès 2013, voulant réaffirmer sa position de « ville éducative ». Mais quelques mois plus tard, l'inquiétude grandit dans les écoles rennaises concernant les modalités de mise en place de la réforme.
Pas plus de deux heures le midi
« On ne sait toujours pas quelle solution sera retenue. Quand les élus nous parlent un peu, il apparaît que c'est le choix de l'allongement de la pause méridienne qui serait privilégié. Nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde », regrette Pascale Boucq-Roigt, directrice de l'école élémentaire Duchesse-Anne. Présidente de l'association des directeurs d'écoles publiques de Rennes (Adepur), elle interviendra ce lundi en conseil municipal. « Nous voulons être entendus. Les pauses longues sont accidentogènes et posent problème en terme de qualité d'enseignement », explique-t-elle. Pour les directeurs, le temps du déjeuner « ne doit pas excéder deux heures ». Une demande appuyée par l'équipe éducative de l'école Trégain, qui teste la semaine de quatre jours et demi depuis 2009 et critique une pause « trop longue ». « Nous n'avons ni les salles ni un nombre d'animateurs suffisant pour mettre en place des activités », ajoute Pascale Boucq-Roigt.
Les directeurs pourront compter sur l'opposition municipale, qui demande le report de la mise en place de la réforme. « La ville dit vouloir accompagner les enfants les plus fragiles lors de la pause du midi. Mais le pourcentage d'enfants qui mange à la cantine est plus élevé dans les quartiers dits favorisés. Au Blosne, ils ne sont que 20 % », lâche Bruno Chavanat, leader du groupe Union pour Rennes Capitale. De son côté, la ville assure qu'aucune décision n'a encore été prise et que la réflexion sera menée jusqu'à fin mars.