Breizh Cola marche vers la capitale

Breizh Cola marche vers la capitale

Économie Uniquement vendue dans l'Ouest, la boisson veut séduire le million de Bretons de Paris
Camille Allain

Camille Allain


Quelques mois après avoir fêté son dixième anniversaire, le Breizh Cola fait sa crise d'adolescence. Jusqu'ici uniquement distribuée en Bretagne et Loire-Atlantique, la marque veut s'émanciper et quitter le cocon familial pour s'installer à Paris. « C'est une deuxième étape dans l'histoire de Breizh Cola. Mais on n'a pas d'objectif prédéfini, on n'a même pas fait d'étude de marché », ironise Stéphane Kerdodé, propriétaire de la marque et de la brasserie Lancelot, toutes deux basées au Roc Saint-André, près de Ploërmel. « Ici, on est fiers de cette réussite. Les gens viennent de loin pour acheter nos bières et notre cola. Et ça fait parler du Roc ! », commente une commerçante du village. « On estime à plus d'un million le nombre de Bretons ou de sympathisants qui habitent Paris. On compte sur eux pour être prescripteurs ». Pour cela, Stéphane Kerdodé a réussi à convaincre Intermarché, Carrefour et Auchan de proposer ses sodas dans leurs supermarchés parisiens.



Breizh Cola dépasse Pepsi



Devant ce succès, Breizh Cola a même dû changer d'usine pour s'installer à Domagné, près de Châteaugiron, en association avec le cidrier Loïc Raison. Avec 15 millions de bouteilles vendues chaque année, le cola du phare ouest s'appuie sur un terroir solide. « En Bretagne, on atteint 10 % de parts de marché et 15 % sur les bouteilles d'un litre et demi. Même Pepsi n'a jamais réussi à faire ça », commente le gérant. Il y a dix ans, l'idée pouvait pourtant paraître folle. Qui aurait osé défier l'une des plus grandes multinationales au monde ? « Je ne suis pas anti-américain mais je suis sensible à la mondialisation. Et quand on allait dans les cafés, il n'y avait toujours qu'un cola de proposé. Alors que pour la bière ou les apéritifs anisés, on a toujours le choix. » Avec Eric Ollive, également salarié de la brasserie Lancelot, ils testent plusieurs recettes, et lancent leur cola. « Le concept était écrit en deux heures. Aujourd'hui, si on a du succès, c'est grâce au goût. Si on avait copié Coca, on ne serait plus là. »