Paris lorgne sur le système rennais
•Logement social La méthode d'attribution de la métropole est saluée et prise en exempleCamille Allain
Souvent citée en exemple pour la qualité de son offre de logements sociaux, Rennes devrait être copiée par Paris. Lundi soir, le conseil municipal de la capitale a étudié la possibilité de reproduire ce système d'attribution des logements sociaux. Un symbole alors que Rennes accueille ce mardi le congrès de l'Union sociale pour l'habitat, où 4 000 professionnels sont attendus. « Chez nous, la centralisation de la demande date de 1954. Déjà à l'époque, les dossiers étaient classés selon des critères de priorité », explique Guy Potin, vice-président de Rennes Métropole en charge de l'habitat. Aujourd'hui généralisé à la métropole et informatisé, le système tant convoité appelé « scoring » classe chaque demande par ordre d'urgence. « Nous prenons en compte les critères comme le revenu, l'éloignement du lieu de travail mais aussi l'ancienneté de l'inscription. On évite ainsi toute ambiguïté », détaille Guy Potin.
Plus juste et plus rapide
Dans d'autres villes, l'attribution d'un logement social relève souvent du hasard ou des relations dont on dispose. « Certaines personnes demandent à rencontrer les élus pour appuyer leur demande. On leur explique qu'ici ça ne marche pas comme ça », confirme la directrice du service habitat social rennais. Aujourd'hui, l'inscription est d'autant plus juste qu'elle est gérée par un service unique, qui centralise toute la demande. « Les habitants n'ont pas à se rendre chez tous les bailleurs sociaux comme Aiguillon ou Archipel Habitat ». Le parc immobilier est ainsi mieux géré et le délai d'attente raccourci. En 2011, 75 % des demandes satisfaites dans Rennes Métropole dataient de moins d'un an. « On connaît mieux la demande. Aujourd'hui, il y a plus de tension sur les T1 et T2 que sur les T4 », ajoute Guy Potin. Mais selon l'élu, le « scoring » n'aura pas le même impact à Paris. « Ce n'est qu'un outil. Il faut aussi avoir une politique de construction. » Avec plus de 30 % de logements sociaux, Rennes est un élève modèle. Un parc unique qui a permis de faire baisser les loyers.