C’est finalement sur Internet que Nicolas Hulot aura officialisé en premier sa candidature à l’élection présidentielle de 2012. Sa déclaration y a été publiée sur le site 2012hulot.fr, quelques minutes avant son discours prononcé à Sevran (Seine-Saint-Denis), ville de banlieue de Seine-Saint-Denis administrée par l’un de ses soutiens chez Europe Ecologie, Stéphane Gatignon.

«J'ai décidé d'être candidat à l'élection présidentielle et de mettre au service du changement le capital de confiance que j'ai pu accumuler auprès des Françaises et des Français», écrit-il et répète-t-il devant la centaine de journalistes réunis à Sevran. S'agit-il d'une candidature solo? «Je sollicite le soutien de l'ensemble des écologistes, et de ceux dont je me sens le plus proche, Europe écologie-Les Verts, mais aussi de toutes celles et tout ceux qui ne se résignent pas au déclin conjoint de l'humanité et de la nature», se contente-t-il d'indiquer.

«Des primaires ouvertes»

Le propos de Nicolas Hulot est plus clair dans une interview accordée le jour même à Terra eco. Interrogé par le site d'informations économiques et environnementales, il affirme: «Au moment où je vous parle, je me déclare en dehors» des primaires d'EELV. Et de concéder: «Il serait absolument illogique et même presque injouable si nous n’arrivions pas à faire ce chemin ensemble. Mais la condition, c’est que ces primaires soient ouvertes!» Dans une autre interview accordée au Nouvel Observateur, il réaffirme son souhait d'ouverture tout en confirmant qu'il participera aux primaires.

Sur son site, très personnalité puisque baptisé 2012Hulot, un onglet est consacré aux primaires de l'écologie. L'animateur de télévision, 55 ans, y appelle également à des primaires ouvertes. Or, le Conseil fédéral du parti a décidé que le corps électoral pour les primaires seraient restreint - moyennant un droit d'entrée de 20 euros - aux seuls 14.000 adhérents et «coopérateurs», les sympathisants ayant signé le manifeste d’EELV. Le bras de fer est donc lancé avec les partisans d'Eva Joly.

«L'heure n'est plus au pacte écologique»

Lors de l'annonce de sa candidature, Nicolas Hulot a mis l'accent sur le social et la jeunesse. «Mon inquiétude et mon espoir vont d'abord vers les jeunes», et notamment ceux qui habitent en banlieue. L'écologiste veut leur dire «que la justice sociale est aussi et surtout déterminée par la réalité écologique.» Le changement de cap est le maître-mot de cette campagne et son slogan. «L'heure n'est plus au pacte écologique [lancé en novembre 2006 par la Fondation de Nicolas Hulot et signé par tous les candidats] mais à un nouveau contrat social et écologique», lance Nicolas Hulot, soulignant l'urgence d'agir.

Au passage, la majorité présidentielle en prend pour son grade. «Le projet d'un nouveau modèle de développement est de mon point de vue incompatible avec les politiques que le pouvoir en place et sa majorité développent en France», estime-t-il, prévenant qu'aucun «compromis politicien» ne sera fait lors de cette élection présidentielle. «Il n'y aura aucun soutien automatique à qui que ce soit», annonce le candidat, également à l'attention du Parti socialiste.

La déclaration de Nicolas Hulot à Sevran:

Ci-dessous, une partie de l'entretien accordé à Terra éco: