François Bayrou, candidat du Mouvement démocrate à l’élection présidentielle de 2012, semble énormément séduire certains responsables politiques ces derniers temps. Ce vendredi matin, Christine Boutin, candidate du Parti chrétien-démocrate (PCD), déclarait sur Canal+ qu’elle pourrait soutenir François Bayrou, sous certaines conditions: «Ca fait partie des possibilités» avant d’ajouter «François Bayrou, c’est possible, oui».

Ce vendredi après-midi, c’est au tour d’Arnaud Dassier, l’ancien responsable Internet de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, qui annonce dans un entretien à Marianne2.fr son ralliement à François Bayrou. Le fondateur du site Atlantico.fr, quittait l’UMP le mois dernier car il n’avait pas reçu l’étiquette du parti de la majorité pour les prochaines élections législatives.

Appels du pied des candidates écologiste et chrétienne

Ces deux déclarations font suite à l’appel de la candidate d’Eva Joly, jeudi, à l’occasion de ses vœux à la presse. La candidate EELV y invitait François Bayrou, mais aussi François Hollande et Jean-Luc Mélenchon «à préparer dès à présent à une dynamique de second tour et à s'engager à un désistement réciproque pour celui ou celle d'entre (nous) qui sera qualifié à l'issue du premier tour».

François Bayrou, l’ancien «troisième homme de 2007», est désormais bien courtisé: «La gauche dit qu’on fait partie de la famille, l’UMP dit qu’on fait partie de la famille. Ça signifie que nous sommes là où nous devons en être. En position centrale», analyse, après l’appel de la candidate écologiste, le directeur de la communication de François Bayrou, Jean-François Martins.

«Appel intéressant d’Eva Joly»

«Les gens perçoivent aujourd’hui la dynamique de François Bayrou, ils se rendent compte qu’il modifie le paysage politique», indique à 20 Minutes Marc Fesneau, secrétaire général du MoDem. Question de tempo sur les thèmes proposés, comme la sonnette d’alarme sur la crise de la dette, mais aussi «pour la continuité de son discours et l’absence de ralliement à tel ou tel camp», ajoute le responsable.

Ces appels du pied des candidates Eva Joly et Christine Boutin pourraient-ils se transformer en ralliements? Non, répond Marc Fesneau. «Christine Boutin ne viendra pas à nous. Son message en direction de l’UMP est d'ailleurs un peu court, de dire que si elle ne réussit pas à avoir ses 500 parrainages, elle vient vers nous».

Concernant Eva Joly, le discours du centriste est plus nuancé: «Nous avons avec elle des désaccords, notamment sur le nucléaire. Mais cet appel est intéressant pour nous car elle indique que l’espoir de changer la politique est porté par François Bayrou.»