Simone Veil est décédée le 30 juin 2017, à l'âge de 89 ans. Elle avait tenu à bout de bras le projet de loi sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG) devant un parterre d'hommes. Cette rescapée des camps nazis est née Simone Jacob le 13 juillet 1927 à Nice. Sa vie a été constamment marquée par la déportation de sa famille. 

Photo: Simone Veil alors ministre de la Santé en avril 1974 à Paris.

Réalisation: Charlotte Gonthier

La vie de Simone Veil a été jalonnée de drames. Son père et son frère Jean sont déportés en 1944 en Lituanie et ne reviendront jamais des camps. Deux semaines plus tard, elle est déportée en compagnie de sa mère et de sa soeur Madeleine dans le camp de Drancy à destination d'Auschwitz-Birkenau. Sa mère ne reviendra jamais des camps. 

Photo: Simone Veil et deux de ses fils en juin 1974.

Ses sœurs, Madeleine et Denise, engagée dans la résistance, et elle seront les seules survivantes de leur famille. Sa sœur Madeleine se tuera avec son fils en 1952 dans un accident de voiture. Elle rencontre son futur époux Antoine Veil lors de ses études à l'Institut d'études politiques de Paris. Ils se marient en 1946. Le couple aura trois fils dont un décédera à l'âge de 54 ans. 

Photo: Elie Wiesel et Simone Veil en novembre 2008 à Paris.

Ces drames ont peut-être fait de Simone Veil une battante. Lancée dans des études de droits pour devenir avocate, elle préfère passer le concours de la magistrature qu'elle réussit avec succès en 1956. 

Paris: Simone Veil dans les années 1970

En intégrant le gouvernement de Jacques Chirac en tant que ministre de la Santé sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, elle obtient son premier portefeuille ministériel. Elle occupera ce poste du 28 mai 1974 au 4 juillet 1979. 

Photo: Simone Veil, ministre de la Santé, et Jacques Chirac, premier ministre, sortant de l'Elysée après le conseil des ministres, le 5 juin 1974.

C'est à elle que revient de présenter le projet de loi sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG) devant une Assemblée presque exclusivement composée d'hommes. Le texte est adopté le 29 novembre 1974 et entre en vigueur le 17 janvier 1975. 

Photo: Le discours de Simone Veil sur le projet de loi sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG) au Parlement, le 26 novembre 1974.

Brigitte Bardot et Simone Veil avec le réalisateur Jean Nainchrik pendant l'enregistrement de l'émission Au pied du mur consacrée au problème de l'adoption, le 5 juin 1975.

Durant son passage au ministère de la Santé, Simone Veil changera la carte hospitalière en fermant certains établissements. Elle remettra les comptes de l'Institut Pasteur à flot et mettra en place des aides financières pour les mères qui ont des enfants en bas âge.

Photo: Simone Veil, ministre de la Santé, à l'hôpital pour enfant de Dijon, le 27 avril 1975.

Simone Veil se présentera aux élections européennes en mai 1979.

Elle conduira la liste de l'UDF avec l'appui de Valéry Giscard d'Estaing. 

Photo: Simone Veil et le président Valéry Giscard d'Estaing le long du fleuve Amazone lors d'une visite officielle au Brésil, le 9 octobre 1978 à Manaus.

Simone Veil est applaudie lors de son élection à la présidence du Parlement européen, le 17 juin 1979 à Strasbourg. Ce jour-là, elle devient la première femme à occuper ce poste.

Pas de second mandat de présidente mais elle restera députée européenne jusqu'en 1993.

Photo: Simone Veil prend part au débat pour le siège de président du Parlement européen à Strasbourg le 24 juillet 1984.

Roger-Gérard Schwartzenberg, Théo Klein, Ovadia Soffer, Simone Veil, Ivan Levaï, Harlem Désir, Simone Signoret, Yves Montand, Marek Halter, Enrico Macias et Michel Rocard, le 31 mars lors d'une marche après l'attaque du 29 mars 1985 qui a fait 18 blessés pendant le festival international du film juif à Paris.

Sous le gouvernement d'Edouard Balladur, elle deviendra en 1993 ministre d'Etat, ministre des Affaires sociales et de la Ville.

Photo: Simone Veil et le président Jacques Chirac dans le camp d'Auschwitz pour célébrer les 60 ans de la libération du plus grand camp d'extermination nazi, le 27 janvier 2005.

En 2007, elle décidera de soutenir Nicolas Sarkozy candidat à l'élection présidentielle.

Photo: Le Président Nicolas Sarkozy et Simone Veil après qu'elle ait été fait Grand officier de la légion d'honneur au Palais de l'Elysée, le 29 avril 2009.

Simone Veil intégrera en mars 2010 la prestigieuse Académie française, gardienne de la langue française . À 82 ans, l'ancienne ministre française est seulement la sixième femme à rejoindre les «Immortels». Sur son épée a été gravée son numéro de déportée à Auschwitz.

Simone Veil laissera derrière elle une page de l'Histoire politique française et restera pour beaucoup de femmes celle qui leur permis de disposer de leur corps.