Thibault au gouvernement: "nous ne sommes pas dans une société de bisounours"
Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, prévient jeudi le gouvernement qu'on "n'est pas dans une société de bisounours" et qu'"on ne fera pas avaler" à la CGT "n'importe quelle déréglementation" dans le cadre des prochaines négociations.© 2012 AFP
Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, prévient jeudi le gouvernement qu'on "n'est pas dans une société de bisounours" et qu'"on ne fera pas avaler" à la CGT "n'importe quelle déréglementation" dans le cadre des prochaines négociations.
"J'ai entendu les déclarations du Premier ministre et du ministre du Travail attendant que les négociations à venir entre salariés et employeurs donnent lieu aux accords les plus larges. Il faut être lucide", déclare le numéro un de la CGT dans une interview à L'Humanité Dimanche de cette semaine.
"Nous ne sommes pas dans une société de bisounours où chacun va faire preuve de bonne volonté! Nous allons participer aux négociations avec le patronat, mais nous entendons son discours: plus de flexibilité, transférer le financement de la protection sociale sur les citoyens" et "en exonérer les entreprises", ajoute M. Thibault.
"Le gouvernement ne va donc pas pouvoir faire comme si tout le monde était d'accord sur les objectifs. On ne nous fera pas avaler n'importe quelle déréglementation", prévient-il.
Selon lui, "ou le gouvernement reste inerte en l'absence d'accord, ou il reprend des accords d'inspiration patronale, ou grâce à sa légitimité politique il impose des modifications législatives qui reprennent l'esprit pour lequel une majorité des électeurs s'est prononcée lors des élections".
M. Thibault déplore aussi les divergences avec la CFDT: "Manifestement la CFDT est sur une autre démarche syndicale que la nôtre. Ce n'est pas une première, c'est regrettable."
Il relève que "dans les entreprises où les salariés sont confrontés à des plans de restructuration ou à des formes de chantage du patronat, dans la plupart des cas, les responsables syndicaux réagissent dans l'unité".
"Il serait bon qu'on ait le même réflexe au plan national, ce n'est pas le cas", regrette-t-il.
Selon lui, "la présidente du Medef (Laurence Parisot) elle-même revendique un duo, qui semble bien fonctionner, dit-elle, avec la CFDT pour la recherche d'un compromis dans les futures négociations".
"Je ne sais pas ce que cela recouvre, mais lorsque j'entends le Medef revendiquer plus de flexibilité sur le marché du travail au nom de l'emploi, je me dis que c'est un marché de dupes". "Il ne faudra pas compter sur la CGT pour un accord sur ce terrain", assure-t-il.