Montebourg: le chantre de la démondialisation mène une "campagne d'humilité"
Il n'a "jamais été aussi heureux dans sa vie publique": Arnaud Montebourg, député de Saône-et-Loire, 48 ans, chantre de la démondialisation, mène une "campagne d'humilité" à la rencontre des Français et se bat pour devenir "le challenger du favori".© 2011 AFP
Il n'a "jamais été aussi heureux dans sa vie publique": Arnaud Montebourg, député de Saône-et-Loire, 48 ans, chantre de la démondialisation, mène une "campagne d'humilité" à la rencontre des Français et se bat pour devenir "le challenger du favori".
Son intervention au premier débat télévisé des six candidats à la primaire PS a été saluée. Dans le dernier baromètre Ipsos des personnalités politiques, il gagne six points, à 32% d'opinions favorables, bondissant de la 29e à la 13e place.
Lui qu'on disait condescendant, et auquel on colle parfois une particule en raison de son phrasé un peu aristocratique, assure mener une campagne de "proximité" et d'"humilité": "On va vers les gens, on accepte la critique, on propose des solutions", résume-t-il à l'AFP.
Svelte allure, mèche brune, M. Montebourg pratique les "stand up", inspirés de la campagne Obama. Sur une place, avec micro, il harangue: "Bonjour, je suis Arnaud Montebourg, député de Saône-et-Loire, candidat à la primaire citoyenne."
"Je n'ai jamais été aussi heureux de ma vie publique. Je crois à ce que je fais", s'enthousiasme-t-il.
"Votez premier tour Montebourg, deuxième tour Montebourg et après, je m'occupe de Sarkozy!", lance-t-il, costume cravate, serrant la main (mouillée) de baigneurs à Port-La Nouvelle (Aude).
"J'espère être en deuxième position, challenger du favori. Je me bats pour cela", dit-il, "convaincu" de créer la surprise, malgré des sondages faibles. Pourquoi? "Les retours de terrain très positifs et la progression de ma candidature, avec 5.000 volontaires gonflés à bloc, pas des notables, des barons."
Famille d'"arabo-morvandiaux"
A Valmy, "symbole de la République", à Sochaux "chez les ouvriers de Peugeot", à la Fête de L'Humanité, cet avocat s'adresse "aux perdants de la mondialisation" et propose sa "nouvelle France", décrite dans son livre-programme ("Des idées et des rêves"). Il présente la démondialisation comme "un progrès" face au système actuel avec "chômeurs au Nord, esclaves au Sud".
Depuis novembre 2010, quand il s'est lancé dans son fief de Frangy (Saône-et-Loire), le président du conseil général aura vu "20 régions sur 22". Sans oublier l'Algérie, un "retour à mes origines, celles de mon grand-père maternel", Khermiche Ould Cadi.
Du côté paternel, on était boucher-charcutier de père en fils. Les Montebourg tenaient la "Maison de la Rosette", "en face de la gare, à Autun". Son père: fonctionnaire des impôts. Sa mère: prof d’espagnol. Une famille d'"arabo-morvandiaux".
Né le 30 octobre 1962 à Clamecy (Nièvre), l'avocat Montebourg entre en scène en bataillant contre Alain Juppé pour son appartement de la Ville de Paris en 1995.
Député de Saône-et-Loire en 1997, ce militant d'une VIe République tente vainement, en pleine cohabitation Chirac-Jospin, de faire comparaître le chef de l'Etat devant la Cour de justice de la République. Il se bat également contre les paradis fiscaux.
Monsieur Rénovation au PS, il milite ardemment pour les primaires, finalement validées. Récemment, il dénonce les "dérives" de la fédération PS des Bouches-du-Rhône dirigée par Jean-Noël Guérini et réclame à DSK "des excuses à toute la gauche".
Au PS, certains critiquent ce "prêcheur de morale", ses "outrances dans l'attaque".
"Je ne suis pas un chevalier blanc, je suis un rénovateur qui en a assez d'avoir toujours raison seul", se défend-il.
Et d'énumérer ses divergences avec ses rivaux PS: "Je suis le seul candidat à avoir voté non au Traité constitutionnel (européen en 2005, ndlr). Je me suis battu pendant dix ans à rénover le PS. Ils l'ont cogéré. Je suis le seul à rejeter les plans d'austérité. Peu ou prou, ils l'ont tous accepté."
Il est le compagnon de la présentatrice télé Audrey Pulvar.