L'ex-FN Carl Lang, concurrent de Marine Le Pen à la présidentielle

L'ex-FN Carl Lang, concurrent de Marine Le Pen à la présidentielle

L'ancien secrétaire général du Front national, Carl Lang, a officialisé mardi à Paris sa candidature à la présidentielle, un combat au goût de revanche contre Marine Le Pen et qui peut gêner celle-ci, au moins dans la course aux parrainages.
© 2011 AFP

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L'ancien secrétaire général du Front national, Carl Lang, a officialisé mardi à Paris sa candidature à la présidentielle, un combat au goût de revanche contre Marine Le Pen et qui peut gêner celle-ci, au moins dans la course aux parrainages.

S'autoproclamant "seul candidat de la droite nationale", le président du Parti de la France (PDF) espère occuper l'espace laissé selon lui vacant à la droite du FN, en raison de la "démagogie étatiste ou laïciste" de Marine Le Pen.

"Moi, je ne cherche pas à obtenir des gages de la gauche" et "je n'ai pas besoin d'engager un processus de dédiabolisation", a-t-il lancé lors d'une conférence de presse dans un hôtel de la place des Pyramides, où trône une statue dorée de Jeanne d'Arc, "sainte de la patrie".

Agé de 53 ans, Carl Lang a longtemps occupé des fonctions éminentes au FN -- secrétaire général de 1988 à 1995, puis de 1999 à 2005 -- mais ni lui, ni Bruno Gollnisch, dont il était proche, n'avaient réussi à contrecarrer l'ascension de Marine Le Pen.

Longue silhouette au crâne dégarni, M. Lang avait fini par quitter son parti en 2009, après avoir contesté l'investiture de Marine Le Pen pour les élections européennes dans le Nord-Ouest, dont il était député européen sortant. Mais à l'instar du MNR (Mouvement national républicain) de Bruno Mégret, son Parti de la France n'a jamais décollé électoralement.

Pour sa campagne, le PDF sera justement allié à ce qu'il reste aujourd'hui du MNR et à un autre petit mouvement, la Nouvelle droite populaire (NDP). Parmi les ralliés figure aussi le vétéran de l'extrême droite Roger Holeindre, 82 ans, l'un des fondateurs du FN en 1972 qui resta fidèle à Jean-Marie Le Pen jusqu'à ce que sa fille prenne la présidence du mouvement.

La taille des trois formations et leur manque de notoriété, ajoutées à l'étiquette d'extrême droite, risquent de rendre très difficile l'obtention des 500 parrainages d'élus, sésame obligatoire pour la présidentielle.

Carl Lang dit compter sur le soutien des "maires sans étiquette". C'est Fernand Le Rachinel, autre compagnon de route de Jean-Marie Le Pen, parti lui sur un conflit financier, qui sera chargé de mener à bien la mission.

"L'objectif, c'est évidemment de m'empêcher d'avoir les parrainages", a analysé Marine Le Pen lundi sur France Info.

Lors de son point-presse, Carl Lang a placé sa candidature sous le signe de "la décolonisation de la France et de l'Europe", soumises selon lui à un "processus massif, destructeur, de colonisation migratoire, économique et culturelle".

Tenant un discours identique au FN sur l'immigration, en changeant quelques mots -- "l'exclusivité nationale" a remplacé la "préférence nationale" --, il s'est démarqué de la présidente du parti sur les sujets économiques et européens.

"Si la zone euro perdure, il faut que la France reste dans la zone euro", a-t-il exposé, mettant en garde contre des hausses "massives" de la dette publique et du prix des produits importés, ainsi que d'une perte de rang "diplomatique et politique".

Sa coalition ne manque pas non plus de radicalité au sein de l'extrême droite. Robert Spieler, patron de la NDP, a sa chronique régulière dans l'hebdomadaire Rivarol, où les références nostalgiques au régime de Vichy sont fréquentes. Et les leaders des trois mouvements (PDF, MNR, NDP) se sont affichés ces derniers mois avec Jérôme Bourbon, le directeur de Rivarol, qui avait mené une campagne très virulente contre Marine Le Pen lors de sa campagne interne, à coups de propos antisémites et homophobes.

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