François Hollande, en pleine tempête DSK, fait sa campagne de candidat "normal"
En pleine tempête Strauss-Kahn, François Hollande, passé en position de favori dans les sondages pour la primaire, s'est efforcé vendredi à Dijon de poursuivre sa campagne de candidat "normal", celui qui reste "en lien avec le pays".© 2011 AFP
En pleine tempête Strauss-Kahn, François Hollande, passé en position de favori dans les sondages pour la primaire, s'est efforcé vendredi à Dijon de poursuivre sa campagne de candidat "normal", celui qui reste "en lien avec le pays".
Ce déplacement "prévu de longue date n'est pas lié à quelque événement que ce soit, je suis là pour poursuivre une relation, une démarche, une affirmation", assure celui qui se veut un candidat "normal" et répète vouloir "être dans la cohérence".
Il a "le souci de rester en lien avec le pays qui a vécu une forme de choc mais qui n'a pas vu disparaître ses problèmes".
Pour ce premier déplacement après la tempête DSK sur le thème "la culture dans la ville", le candidat Hollande, cornaqué par le sénateur-maire de Dijon François Rebsamen, a affronté un feu roulant de questions.
Avec l'empêchement de Dominique Strauss-Kahn à la présidentielle, mis en accusation pour tentative de viol, l'ex-patron du PS passe de challenger à favori pour 2012. Il martèle "respect", "retenue", "temps de la justice sereine", mais observe : "c'est une affaire privée qui n'implique pas le PS".
Pressé de questions sur la libération sous caution à New York de l'ancien patron du FMI, le député de Corrèze répond "soulagement sûrement pour lui et sa famille mais il reste inculpé". Le départ de DSK du FMI est cependant "une perte".
Réplique de l'affaire, celle de Tristane Banon que M. Strauss-Kahn aurait tenté de séduire en 2002 et dont la mère se serait confiée à M. Hollande, il répond sereinement n'avoir jamais eu connaissance de la gravité des faits.
Un dernier sondage Ifop le donne favori pour le premier tour de la présidentielle (26%) s'il était investi par le PS devançant Martine Aubry (24%).
Il commente par une pirouette : "quand je n'étais pas numéro un, on me disait que je n'avais pas de chance. Voilà que je suis numéro un... et on me dit que je n'ai toujours pas de chance. Je vais croire que je suis poursuivi par je ne sais quelle fatalité".
Et juché sur une création contemporaine, "l'étoile du baiser", un pavement évoquant des vagues, il plaisante : "il y a des hauts, il y a des bas, il y a des fluctuations, le tout c'est de prendre l'ensemble de l'espace et de finir sur un haut!"
Et en croisant à la gare des footballeurs de Boulogne, il leur glisse: "ce qui compte c'est d'arriver premier à la fin, pas au début".
"Il faut simplement être soi-même, je ne me détourne pas, je ne changerai pas. Si on n'a pas cette cohérence, on flotte".
Faire une pause dans les primaires? "Nul besoin de bousculer les procédures et le calendrier".
Il assure ne se connaître que "deux adversaires dans cette campagne" : Nicolas Sarkozy "candidat de l'échec" et Marine Le Pen "candidate de la peur".
Puis débute le marathon de visites culturelles, rencontre avec le célèbre peintre franco-chinois Yan Pei Ming, des artistes au centre d'art contemporain en construction. Il y affirme : "on nous dit que le projet socialiste n'est pas assez sur la culture". Pour lui, "le projet doit avoir une dimension culturelle".
Et il répète : une élection présidentielle, "ce n'est pas une addition, une liste de comités de soutien qui fera la différence. Je ne suis pas dans la démarche d'aller chercher, d'aller négocier".
Le strauss-kahnien François Patriat, président de Bourgogne, est présent mais confie : "si je n'étais pas venu, vous l'auriez pris comme un signe de ralliement inverse".