ELECTIONElection-test pour la macronie lors d'une législative partielle

Législative partielle sur le Territoire de Belfort: Election-test pour la macronie et embouteillage à l’extrême droite

ELECTIONDix candidats se présentent à la législative partielle dans la première circonscription du Territoire de Belfort, après l’annulation de l’élection de Ian Boucard (Les Républicains)…
Anne-Laëtitia Béraud

Anne-Laëtitia Béraud

L’élection de Ian Boucard (LR) aux élections législatives de juin ayant été annulée par le Conseil constitutionnel, une législative partielle se tient dans la première circonscription du Territoire de Belfort les 28 janvier et 4 février. Cette élection-test pour la « macronie » voit dix candidats s’affronter. Il y a aussi une lutte inédite à l’extrême droite, entre un candidat Front national, une des « Patriotes » et une candidate Debout la France. 20 Minutes revient sur les principaux enjeux de cette élection sensible…

Pourquoi cette législative partielle se tient-elle ?

L’élection dans la première circonscription de Ian Boucard, le candidat Les Républicains, a été annulée le 8 décembre pour une diffusion de tracts du parti de droite imitant les typographies du FN et de La France insoumise. Le jeune candidat, dont le parrain est Damien Meslot, maire LR de Belfort et ancien député LR, avait battu de justesse (279 voix d’avance) Christophe Grudler du MoDem, investi par La République en marche (LREM). Ce dernier avait viré en tête lors du premier tour avant d’être battu.

Quels sont les candidats pour cette élection ?

On prend – presque les mêmes et l’on recommence. Ian Boucard (LR) se représente, tout comme Christophe Grudler (Modem-LREM), Jean-Raphaël Sandri (Front national). Anaïs Beltran est la candidate de La France insoumise, soutenue cette fois-ci tant par le Parti communiste que le MRC.

Les autres candidats sont des petits nouveaux pour cette circonscription : Sophie Montel, eurodéputée, conseillère régionale, est la candidate des Patriotes dont elle assure la vice-présidence. Julie Kohlenberg représente Debout la France. Arthur Courty est le candidat du Parti socialiste, Vincent Jeudy celui d’Europe Ecologie-les Verts, Yves Fontanive porte les couleurs de Lutte ouvrière, quand Jonathan Vallart est candidat de l’UPR.

Un embouteillage à l’extrême droite ?

Trois candidats trustent les courants souverainistes, conservateurs et identitaires. Figurent tout d’abord les anciens frères FN et Patriotes, présidés par Florian Philippot. Sophie Montel, qui, en 2015 et sous les couleurs du FN, avait réussi à être au second tour d’une législative partielle dans le Doubs, est la candidate du nouveau parti. L’ancienne frontiste défie Jean-Raphaël Sandri, le candidat du FN, qui juge la candidate « pas connue localement ». « Les électeurs savent qu’il n’y a qu’un candidat qui a la notoriété et la légitimité sur le créneau du camp national, et c’est moi », argue Jean-Raphaël Sandri. Enfin, Julie Kohlenberg est candidate de Debout la France, la formation de Nicolas Dupont-Aignan qui s’était allié de manière éphémère à Marine Le Pen à la présidentielle.

Illustration de l'Assemblée nationale.
Illustration de l'Assemblée nationale. - JOEL SAGET / AFP

La participation, clé de la victoire ?

Rien de nouveau sous le soleil des élections : la participation représente la clef du scrutin qui s’annonce serré. Et en juin dernier, celle-ci avait été faible : à peine 50 % au premier tour contre 44 % au second. C’est pourquoi les candidats appellent les électeurs à venir voter, même s’ils savent qu’une partielle ne mobilise pas en général. « Une participation très faible est attendue, car les électeurs n’aiment pas venir se déplacer une nouvelle fois après s’être prononcés en juin », commente Ian Boucard (LR). Un appel à la mobilisation relayé par Jean-Raphaël Sandri (FN) : « Les élections partielles sont toujours compliquées. Pourtant, si tous nos électeurs allaient voter, nous briserions la sous-représentation du FN à l’Assemblée nationale ». Dans l’hémicycle, le parti compte désormais cinq députés et un élu apparenté après le départ de José Evrard pour Les Patriotes.

Un premier test après les législatives de juin ?

Après le scrutin indirect des sénatoriales, les législatives partielles du Territoire de Belfort et du Val-d’Oise représentent les premières élections après le raz de marée d’En Marche ! en juin 2017. Les problématiques nationales sont mises en avant par les candidats. « Si Emmanuel Macron est relativement apprécié, sa politique ne l’est pas, elle, avec la question d’Alstom, les ordonnances, les hausses de la CSG et du prix du diesel qui rencontrent une vraie opposition », tranche Ian Boucard (LR), qui espère reproduire sa victoire sur le fil de juin. « Cette élection est l’occasion de faire passer un message national et décupler les voix de nos électeurs. Car un député supplémentaire d’En Marche ! ne sert à rien car ils sont déjà trop nombreux, tout comme un député Les Républicains, car ils représentent une opposition passive et divisée », lance Jean-Raphaël Sandri.

Pourquoi tant de personnalités font le déplacement ?

Signe d’une fébrilité politique, plusieurs personnalités font le déplacement pour soutenir le candidat de leur camp. Ce vendredi, Christophe Grudler a reçu la visite de Jacqueline Gourault, ministre (MoDem) auprès du ministre de l’Intérieur, et de Marc Fesneau, député de Loir-et-Cher et président du groupe MoDem à l’Assemblée. Jeudi, Christian Jacob, président du groupe LR à l’Assemblée nationale, et Annie Genevard, députée LR du Doubs, sont venus soutenir Ian Boucard. La candidate des Patriotes a reçu la visite de Florian Philippot, quand le candidat FN celle de Steeve Briois, secrétaire général du FN et maire d’Hénin-Beaumont, avant celle des députés Gilbert Collard puis Sébastien Chenu. Alexis Corbière, député France insoumise de la Seine-Saint-Denis, a quant à lui annoncé venir à Belfort soutenir la candidate LFI-PC-MRC.