CHEFPourquoi Macron a choisi Castaner (et pas Griveaux) pour diriger LREM

Direction LREM: «Il a une gueule»... Pourquoi Macron a choisi Christophe Castaner (et pas Benjamin Griveaux)

CHEFLe chef de l'Etat a choisi Christophe Castaner pour prendre la tête du mouvement...
Thibaut Le Gal

Thibaut Le Gal

L'essentiel

  • Ils étaient deux hommes pour prendre la tête du parti présidentiel mais Macron a tranché.
  • Un temps pressenti, Benjamin Griveaux, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, n’aura finalement pas le poste.
  • Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, remporte la mise.

Ils étaient deux hommes pour un poste. Mais finalement, Emmanuel Macron a tranché. Le chef de l’Etat a choisi Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement et secrétaire d’Etat chargé des relations, pour prendre la tête de La République en marche, ont déclaré mardi à l’AFP plusieurs sources gouvernementales et parlementaires, confirmant une information des Echos.

En pleine restructuration, le parti se cherche une figure pour l’incarner. « Nous traversons un temps politique différent. L’incarnation était très puissante quand Emmanuel Macron était président du mouvement. Mais de fait, depuis qu’il est président, la marque a forcément diminué », reconnaît Aurore Bergé, porte-parole du groupe LREM à l’Assemblée.

Un temps pressenti, Benjamin Griveaux, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, n’aura finalement pas le poste. 20 Minutes vous dit pourquoi le chef de l’Etat lui a préféré Christophe Castaner.

« On a besoin d’une personnalité pour débattre face à Mélenchon ou Wauquiez »

« On a besoin de quelqu’un qui a de l’expérience, qui incarne le mouvement. Une personne avec une large surface politique et médiatique, qui a de la légitimité par rapport aux parlementaires, défend Aurore Bergé. On a besoin d’une personnalité qui puisse aller débattre face à Jean-Luc Mélenchon ou Laurent Wauquiez. Ça réduit le nombre de candidats possibles ».

Jusqu’à l’annonce du président, deux noms se détachaient alors : Christophe Castaner et Benjamin Griveaux. Les deux marcheurs de la première heure avaient jusqu’au 2 novembre pour déposer leur candidature. Mais le premier l’a emporté.

« Castaner, il a une gueule. Il parle à tous les gens au fin fond des communes rurales »

Il faut dire qu’une partie de la majorité s’agace des ambitions de Benjamin Griveaux. « Il s’est placé très vite, il veut tout, il prend tout. Et cela se voit », lâchent certains députés au Parisien. « Il y a peut-être eu une forme de maladresse en évoquant un peu tôt des sujets qui viendront en leur temps, comme ses ambitions pour la mairie de Paris. Il est vrai que par son implication et sa personnalité, Castaner est le candidat qui obtient le consensus le plus large », avance un député LREM.

« On sent plus de dynamique collective chez Christophe. Les intentions qu’on prête à Benjamin ne plaident pas en sa faveur. Je pense que ça, et le côté parisianiste ont pu lui coûter », confirme un autre parlementaire.

C’est l’autre argument avancé pour défendre la candidature de l’ancien socialiste. « Castaner, il a une gueule. Il parle à tous les gens au fin fond des communes rurales. Benjamin est un débatteur hors pair, mais il ne parle qu’aux métropoles », poursuit le marcheur. « Christophe a l’avantage d’être moins parisien. Il sera mieux perçu par l’ensemble des territoires et nous permettrait de ne pas apparaître comme un mouvement parisianiste », confirme un collègue de la majorité.

Le choix d’Emmanuel Macron

Les éloges de la majorité pour Christophe Castaner ne tombent pas du ciel. Selonles Echos, Emmanuel Macron lui aurait demandé de prendre la tête du parti dès lundi lors d’un dîner. « Il n’est pas anormal que le président fondateur ait un regard sur celui qui, de fait, va lui succéder », admet Aurore Bergé. Le profil de l’ancien socialiste, élu local pendant plus de 15 ans, a de quoi plaire au chef de l’Etat, qui tente de se démarquer de l’image de « président des riches » auprès des Français. D’autant que l’appétit de Benjamin Griveaux agacerait aussi le président. « Il trouve qu’il commence à prendre la grosse tête », lâchait récemment un proche du président au Parisien.

Pour la forme, le Conseil national du mouvement, composé de 800 membres (ministres, élus, parlementaires, référents et 25 % d’adhérents non élus) se réunira le 18 novembre pour désigner le nouveau délégué général. Et devrait valider ainsi le choix du président.