Les «Constructifs» veulent fédérer la droite et le centre pour la «réussite du quinquennat»
POLITIQUE•Ils disent ne plus se reconnaître dans LR, parti « rabougri », son « nationaliste » et « égoïste »...20 Minutes avec AFP
Ils veulent occuper « l’espace politique considérable » entre Emmanuel Macron et Laurent Wauquiez. Les députés « Constructifs », réunis en séminaire mercredi et jeudi à Trouville (Calvados) pour réfléchir à l’avenir de leur groupe, composé d’une vingtaine d’UDI et d’une douzaine de LR, veulent « fédérer la droite et le centre » dans une « formation politique » œuvrant à « la réussite du quinquennat ».
« Nous sommes convaincus que les Français souhaitent que nous nous mobilisions de façon libre et responsable pour faire en sorte que le quinquennat soit une réussite pour la France, que les réformes soient menées jusqu’à leur terme », a affirmé leur coprésident Franck Riester (LR), mercredi devant la presse à Trouville.
Selon le député de Seine-et-Marne, la constitution des Constructifs à l’Assemblée « a eu un grand écho dans la population, chez les élus, les citoyens, les sympathisants », en suscitant des « initiatives », notamment « sur Facebook ».
Il s’agit à présent de « fédérer ces différentes initiatives, d’union de la droite et du centre, pour faire en sorte que demain, nous puissions, au-delà même des différents groupes parlementaires, peser dans le débat public, peser dans les différentes élections », explique-t-il.
Le « rabougrissement » de LR
Pour son confrère Thierry Solère, une décision concernant cette formation sera prise « dans les semaines qui viennent ». Elle devra occuper « l’espace politique considérable » entre la REM et LR, laissé vacant à ses yeux depuis que « Laurent Wauquiez (candidat favori à la présidence de LR) a tourné le dos à ce qui faisait l’ADN de l’UMP, c’est-à-dire une digue infranchissable avec le Front national ». « On ne se reconnaît plus dans cette formation politique », a-t-il insisté. Pour autant, les Constructifs ne donnent « aucun chèque en blanc » au gouvernement, a-t-il également assuré.
De son côté, Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, dénonce lui aussi le « rabougrissement » de LR, son « nationalisme » et son « égoïsme ». « Il faut travailler à une formation rassemblant la droite et le centre comme notre groupe a su le faire. Ca me paraît la seule façon de répondre aux Français qui, sans se reconnaître chez Emmanuel Macron, ont participé à son élection, souhaitent la réussite du pays, peuvent parfois être satisfaits des réformes (code du travail ou éducation nationale), parfois regretter telle ou telle initiative », a-t-il estimé.
Il faut « une formation qui permette de rassembler ces Français, parce que si on parle aux Français, c’est pour qu’à un moment donné, ils nous accordent à nouveau leur confiance à travers leurs bulletins de vote », a-t-il ajouté.
« Créer un nouveau parti, très bien mais avec qui ? »
Tous les Constructifs cependant ne partagent pas le même projet. Yves Jégo, vice-président de l’UDI, qui devait rejoindre Trouville dans la soirée, avait affirmé mardi qu'« il n’y a pas de vision consensuelle pour une structure regroupant les 35 députés Constructifs ».
A ses yeux, « la chose la plus claire qui soit aujourd’hui », c’est la fusion programmée en décembre entre radicaux valoisiens et radicaux de gauche. Certains radicaux membres des Constructifs pourraient d’ailleurs rejoindre ce nouveau parti, plutôt que la formation imaginée par les autres membres du groupe.
Pour le reste, a-t-il ajouté, « je suis dubitatif. Créer un nouveau parti, très bien mais avec qui ? Et sans leader affirmé ! Je ne pense pas que le président Macron veuille une nouvelle offre politique, aux côtés d’En marche et du MoDem ». La matinée de jeudi sera consacrée à l’agenda parlementaire de fin d’année : ordonnances, loi contre le terrorisme, budget.