POLITIQUEHollande, un come-back stratégique à la tête de la «La France s'engage»

François Hollande, un retour stratégique à la tête de la fondation «La France s'engage»

POLITIQUEL'ancien président veut continuer son action en faveur de l'innovation sociale... Et rester au contact de la vie politique...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Il n’est pas resté inactif bien longtemps. François Hollande a officiellement pris mardi soir la présidence de la fondation « La France s’engage », une fonction qui lui permettra de poursuivre son action en faveur de l’innovation sociale et de conforter sa volonté de plus en plus manifeste de peser dans le débat politique.

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Près de quatre mois après avoir quitté l’Élysée, l’ancien président de la République a été élu président par le conseil d’administration de la fondation. « Je ne conçois pas l’engagement seulement sous la forme politique (…) il y a aussi un engagement citoyen », a expliqué François Hollande sur franceinfo mardi soir, en assurant ne pas vouloir utiliser la fondation à des fins politiques. Parmi les objectifs de la fondation, soutenir « tout ce qui peut créer de l’emploi – toujours ma volonté d’inverser la courbe, comme c’est le cas, il vaut mieux à ma place pouvoir aussi y contribuer », a glissé l’ex-président.

Fondation d’utilité publique

Déclarée d’utilité publique en mars, la fondation prolonge le programme du même nom initié en 2014 par l’ancien chef de l’État et porté par l’ex-ministre socialiste de la Ville, de la Jeunesse et des Sports Patrick Kanner, visant à identifier et soutenir des initiatives socialement innovantes.

Dotée d’un budget de 30 millions d’euros annuels (dont 16,5 millions venant des fondateurs privés BNP, Total, Andros et Artemis), la fondation est en train de recruter une équipe de huit personnes. La Fondation sera hébergée à la Station F, « le plus grand campus de start-up au monde », hébergé sous la Halle Freyssinet à Paris (XIIIe). François Hollande, qui « s’y rendra une fois par semaine », y sera dès mercredi.

Pour l’ancien chef de l’État, « attaché affectivement » à cette « initiative concrète » qu’il a portée durant son quinquennat, c’est un moyen de « continuer à être utile », « une manière d’exprimer ses valeurs sans être dans la politique partisane ou élective », explique son ancien conseiller en communication Gaspard Gantzer. « Indéniablement, c’est une tribune », où « il aura l’occasion de pointer des choses », « c’est une bonne transition pour continuer à être actif », dit un autre proche. En termes d’image, il peut « être intéressant pour François Hollande d’associer son nom à quelque chose d’innovant, à cette ''french tech'' sociale et sociétale », note un troisième.

Un retour en politique pas exclu

Si Gaspard Gantzer n’a « jamais entendu François Hollande évoquer un retour en politique au sens classique », un autre proche du chef de l’État estime qu’avec lui, « tout est toujours possible ». L’intéressé n’a-t-il d’ailleurs pas expressément affirmé qu’il ne se retirait pas de la vie politique ?

Durant tout l’été, l’ancien président a semblé brûler de revenir dans le jeu politique, malgré sa promesse de s’astreindre à une période de réserve.

Après avoir vanté son bilan fin juillet à Arles, l’ancien chef de l’État a adressé fin août à Angoulême une vigoureuse mise en garde à son successeur Emmanuel Macron, l’exhortant à ne pas « demander aux Français des sacrifices qui ne sont pas utiles ».