DISPARITIONVIDEO. Cinq choses que vous ne saviez pas sur Simone Veil

VIDEO. Décès de Simone Veil: Cinq choses que vous ne saviez pas sur cette figure du droit des femmes

DISPARITIONL’ancienne ministre de la Santé est morte ce vendredi matin à son domicile à quelques semaines de ses 90 ans...
Undated picture for French Minister for Health Simone Veil.
Undated picture for French Minister for Health Simone Veil. - AFP
Laure Beaudonnet

L.Be. avec AFP

Elle a marqué la vie politique de ces quarante dernières années. Simone Veil est morte ce vendredi à l’âge de 89 ans, a annoncé son fils Jean Veil. Immense figure de la vie politique, elle s’est illustrée pour avoir fait voter la loi légalisant l’avortement en 1974, mais pas seulement. Rescapée des camps de la mort, Simone Veil incarnait aux yeux des Français la mémoire de la Shoah. L’ancienne ministre, devenue Immortelle, devait fêter ses 90 ans dans quelques semaines.

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Retour sur cinq choses que vous ne saviez (peut-être) pas sur l’une des personnalités préférées des Français connue pour son fort caractère.

Elle n’a jamais su ce qui était arrivé à son père et son frère

Arrêtée par la Gestapo à Nice, le 30 mars 1944 alors qu’elle venait juste de passer son bac, elle avait été déportée en compagnie de sa sœur Milou (Madeleine) et de sa mère, Yvonne Jacob, d’abord à Drancy puis àAuschwitz. Son père et son frère Jean sont déportés en Lituanie.

« Quel fut le sort de mon père et de mon frère ? Nous ne l’avons jamais su. Aucun des survivants ne connaissait Papa et Jean. Par la suite, les recherches menées par une association d’anciens déportés n’ont rien donné. De sorte que nous n’avons jamais su ce qu’étaient devenus notre père et notre frère. Aujourd’hui, je garde intact le souvenir des derniers regards et des ultimes mots échangés avec Jean. Je repense à nos efforts, à toutes les trois, pour le convaincre de ne pas nous suivre, et une épouvantable tristesse m’étreint de savoir que nos arguments, loin de le sauver, l’ont peut-être envoyé à la mort. Jean avait alors dix-huit ans. (…)», écrit-elle dans Une vie (Stock, 2007) dont des passages avaient été publiés par L’Express.

Sa sœur Madeleine meurt avec son fils dans un accident de la route

Simone Veil et ses deux sœurs, Madeleine, déportée avec elle à Drancy, et Denise, déportée en tant que résistante à Ravensbrück, sont les seules survivantes de la famille (sa mère n’a pas survécu au typhus). En 1952, Madeleine meurt avec son fils Luc dans un accident de voiture alors qu’elle venait de lui rendre visite. « C’est comme si j’avais perdu maman deux fois », confie Simone Veil par la suite, rappelle un article du Monde daté de 2002.

Simone Veil s’est fait injurier en pleine rue

Le 26 novembre 1974, Simone Veil monte à la tribune de l’Assemblée nationale pour défendre une loi historique - la légalisation de l’avortement -, sujet ultrasensible. Elle va faire face à des adversaires déchaînés, dans un climat d’une brutalité inouïe. « Plusieurs fois, en sortant de chez moi, j’ai vu des croix gammées sur les murs de l’immeuble. A quelques reprises, des personnes m’ont injuriée en pleine rue. (…) Je n’avais pas d’états d’âme. Je savais où j’allais. Le fait de ne pas moi-même être croyante m’a-t-il aidée ? Je n’en suis pas convaincue. Giscard était de culture et de pratique catholiques, et cela ne l’a pas empêché de vouloir cette réforme, de toutes ses forces », raconte-t-elle encore dans ses mémoires.

Elle se dispute avec son mari pour avoir le droit de travailler

Dans un portrait à Libération, Antoine Veil, son mari qu’elle rencontre à Sciences Po, raconte : « J’appartiens à une génération macho où les bourgeoises convenables restaient à la maison. » Simone voulait être avocate, et à force de disputes elle a le droit de devenir magistrate. « Le secrétaire général du parquet de Paris et son adjoint, qui m’ont reçue, n’en revenaient pas : " Mais vous êtes mariée ! Vous avez trois enfants, dont un nourrisson ! En plus, votre mari va sortir de l’ENA ! Pourquoi voulez-vous travailler ? " Je leur ai expliqué que cela ne regardait que moi », confie-t-elle encore dans Une vie.

Elle dit toujours « non »

L’ancienne membre du Conseil constitutionnel, connue pour son caractère de fer, n’avait « pas envie de faire des concessions ». Elle reconnaît auprès de Libération : « Mon premier réflexe est toujours de dire non. »