Macron choisira les journalistes qui suivent ses déplacements
MEDIAS•Si la santé est l’objet du déplacement, le journaliste devra être spécialisé dans le domaine…C. Ape.
Pour suivre le président Macron, il faudra désormais avoir son invitation. Le Lab d’Europe 1, indique ce jeudi que l’Élysée choisira désormais les journalistes qui suivront le chef d’Etat lors de ses déplacements.
Le site de la radio explique ainsi que lors d’un déplacement du président à l’étranger, il devra être accompagné de journalistes spécialisés en diplomatie. Même chose si son déplacement a pour objet la santé, l’éducation etc.
Des journalistes triés sur le volet
Du côté du porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, on tente comme on peut d’éluder la question. « Vous savez comme moi, on s’est croisés souvent ces dernières semaines dans la campagne électorale, que la présence de 50 journalistes, d’une dizaine de caméras, nuit un peu au dialogue direct et à l’échange que peut avoir le président de la République avec les Français. Donc il ne s’agit pas de contrôler, il ne s’agit pas d’imposer. Bien évidemment, je souhaite réaffirmer pour le président de la République et le Premier ministre le respect et notre attachement au respect de vos conditions de travail. »
Quid du déplacement d’Emmanuel Macron prévu vendredi au Mali ? Christophe Castaner explique que pour des raisons de sécurité, des journalistes ont ainsi été choisis. Comme le souligne le Lab, cet argument peut expliquer le nombre de journalistes, mais pas leurs noms.
Inquiète de cette décision, l’Association de la presse présidentielle doit rencontrer les responsables de la communication d’Emmanuel Macron, rapporte le Lab.
Par ailleurs, près d’une vingtaine de sociétés des journalistes de médias nationaux, ont signé une lettre ouverte au président dans Libération. Parmi les signataires de cette missive, les sociétés des journalistes de l’AFP, BFM TV, Les Echos, Europe 1, Le Figaro, Rédaction nationale de France 3, France Info, France Inter, Libération, les JT de M6, Mediapart, Le Monde, Le Parisien, Le Point, RFI, RMC, RTL, Télérama, et TF1.
« Pour des raisons de place ou de sécurité, nous comprenons la nécessité de constituer des pools de journalistes – parfois, et à condition que toutes les rédactions y aient accès selon un roulement établi, écrivent-ils. En revanche, il n’appartient en AUCUN CAS à l’Elysée de choisir ceux d’entre nous qui ont le droit ou non de couvrir un déplacement, quel qu’en soit le thème (défense, diplomatie, économie, éducation, social…). Ce n’est pas au président de la République, ou à ses services, de décider du fonctionnement interne des rédactions, du choix de leurs traitements et de leurs regards. »