Primaire à gauche: Ce qu'il faut retenir du premier débat
DEBAT•Les sept candidats à la primaire s'affrontaient ce jeudi soir lors d'un premier débat...O.P.V. et T.L.G.
C’était le début d’un sprint infernal : trois débats en une semaine. Les sept candidats à la primaire organisée par le Parti socialiste s’affrontaient ce jeudi soir lors d’un premier exercice sur TF1, LCI, Public Sénat et RTL (co-organisé par L’Obs). Pendant un peu plus de deux heures, le ton est resté cordial entre les participants malgré quelques différences. Vous n’avez pas pu suivre l’émission ? Pas de souci, voilà ce qu’il ne fallait pas rater.
Pour les coups d’éclat, on repassera
Pas vraiment de bons mots (bien que Jean-Luc Bennahmias a tenté d’apporter sa contribution), beaucoup de discussions techniques (logique, ce premier volet était en grande partie consacré à l’économie) et peu d’attaques directes : ce débat a rappelé celui qui avait inauguré la primaire de la droite. D’ailleurs, en parlant de la droite, l’une des rares piques de la soirée a été adressée par Manuel Valls à… Gilles Bouleau, à qui il a bizarrement demandé de ne pas être « le porte-parole de François Fillon ». Le présentateur rappelait que le candidat LR souhaite supprimer 500.000 postes de fonctionnaires.
Hollande, le grand absent un peu présent
C’était le grand absent de la soirée… Mais François Hollande a tout de même eu son petit moment. Chaque candidat a été invité à décrire en un mot le bilan du président. « Fierté », a répondu Manuel Valls. L’ancien Premier ministre a été le seul à véritablement défendre, avec Sylvia Pinel, l’action du chef de l’Etat. Arnaud Montebourg a lui estimé que le bilan était « difficile à défendre ».
Benoît Hamon a décrit un « sentiment d’inachevé, comme si nous étions restés au milieu du gué ». « Peut mieux faire », a abondé Jean-Luc Bennahmias, quand François de Rugy a évoqué un bilan « contrasté, en demi-teinte ». Vincent Peillon a lui préféré insister sur « le sentiment d’une profonde incompréhension ».
Le revenu universel au cœur du débat
Benoît Hamon et Jean-Luc Bennahmias doivent se frotter les mains. Les deux seuls candidats à proposer un revenu universel sans conditions de ressources ont vu leur idée (une mise en place progressive jusqu’à 750€ par mois pour le premier, 800€ dans la version du second) être débattue. Manuel Valls y a opposé sa vision d’une « société du travail » et a avancé une fusion des minima sociaux. François De Rugy, également opposé au revenu universel, s’est agacé que le débat tourne autour de l’idée de Bennahmias et Hamon.
Manuel Valls défend (un peu seul) la loi Travail
La loi Travail a divisé les sept candidats. Et Manuel Valls a dû se sentir un peu seul au moment de défendre le texte, le décrivant comme « une avancée » face à Benoît Hamon et Arnaud Montebourg qui proposent de l’abroger. « Oui, il y a des dispositions dans la loi El Khomri qui facilitent le licenciement, et qui vont fragiliser les salariés au moment où ils cherchent à préserver leur emploi », a expliqué ainsi Benoît Hamon, citant le plan social en préparation à la Voix du Nord. Sur Twitter, Myriam El Khomri a directement répondu à son ancien collègue.
Bennahmias fait le show
Le candidat du Front démocrate, peu connu du grand public, a offert quelques moments étonnants, comme quand il a assuré ne pas avoir proposé la mise en place d’« un corps de vigiles de sécurité agréés par le ministère de l’Intérieur ». Alors que c’est l’une de ses trois propositions en matière de sécurité sur son site de campagne. Ou quand il a tenté une plaisanterie dont il a semblé être le seul à saisir la portée humoristique sur le plateau de TF1.
aUne bourde de Peillon raillée sur Twitter
En deux heures d’émission, il en fallait bien une, et c’est Vincent Peillon qui s’y est collé. L’ancien ministre de l’Education s’est emmêlé les pinceaux en parlant « d’origine musulmane » à propos d’une victime de Mohamed Merah. Des propos approximatifs dénoncés sur Twitter par des adversaires politiques et beaucoup d’internautes.