Le plan d'Arnaud Montebourg pour relancer l'économie française
PRIMAIRE DE GAUCHE•Il veut notamment redonner du pouvoir d'achat à nos concitoyens...D.B. avec AFP
Voilà le projet du chantre du «made in France» pour redresser le pays. Arnaud Montebourg a présenté mercredi son plan de relance budgétaire, avec 24 milliards d'investissements par an. Il s'est affiché comme «le candidat du travail et des salaires» à la présidentielle et défendant l'«effet vertueux» de ce choix sur la croissance donc l'emploi.
«Pour moi, l'économie c'est d'abord exprimer des préférences collectives», a expliqué le candidat à la primaire, soucieux de «rompre avec l'austérité» et d'organiser au contraire une relance keynésienne.
Présentant dans le détail ses propositions économiques et le cadrage macro-économique sur lequel il a construit le financement de son programme, l'ancien ministre a plaidé «en faveur de la société du travail», manière de rejeter les «théories sur la fin du travail». «Pour moi, une société qui se remobilise autour du travail, c'est une société qui fait des projets, qui se retrousse les manches», a-t-il déclaré devant la presse.
Le CICE davantage viblé sur les PME
Il a donc défendu sa «priorité politique» sur le travail: «quel est son prix, sa valeur, son salaire? Pour moi, transformer le système économique, c'est d'abord s'attaquer à la distribution primaire des revenus». Question pouvoir d'achat donc, il a à nouveau évoqué sa mesure de baisse de la CSG sur les salaires allant jusqu'à 1,4 Smic pour un coût de huit milliards et une réforme du régime social des indépendants afin que ces derniers payent des cotisations en fonction de leurs bénéfices pour un coût de 2 milliards. Ces huit milliards seront prélevés sur les 40 distribués dans le cadre du CICE qui sera davantage ciblé sur les PME.
Il a également annoncé un plan d'incitation au télétravail, sa volonté d'un plan européen d'augmentation des salaires ou encore la respect strict de la loi sur l'encadrement des loyers.
Une «taxe sur les super-profits des banques»
Pour financer ses mesures, il a notamment évoqué une «taxe sur les super-profits des banques» censée rapporter 5 milliards par an, estimant que «les banques françaises ont renoué avec les mêmes profits qu'avant-crise alors nous allons leur demander de financer une partie de la sortie de crise de la France».
Parmi les investissements envisagés, il a cité «mille projets qui dorment dans les collectivités locales», qui obtiendront «20 milliards de crédits pour pouvoir réenclencher la mise en marche d'une économie territorialisée», mais aussi un plan de rénovation thermique, moyennant selon une idée empruntée à Nicolas Hulot, 4 milliards d'investissement public et le reste par la «mobilisation de l'argent privé».
Réduire le déficit du même coup
Au total, Arnaud Montebourg compte sur une croissance moyenne de 1,9% du PIB par an entre 2017 et 2022, grâce à cette politique de relance ce qui provoquera selon lui mécaniquement la baisse du chômage qu'il annonce à 6,1% en 2022 au lieu de 9,7% actuellement.
De même, l'«effet vertueux» du retour de la croissance doit permettre de ramener le déficit public de la France (Etat, collectivités, protection sociale) à 2,5% du PIB, soit en dessous des 3% imposés par les traités européens. Il est de ce point de vue plus ambitieux que Manuel Valls qui souhaite rester à 3% et moins que Vincent Peillon qui évoque 1,5%. Parallèlement, selon ses calculs, la dette sera ramenée en 2022 à 91,2% du PIB contre 96,3% à l'heure actuelle.