PRESIDENTIELLEHollande renonce: Comment l'annonce a été préparée en coulisses

Hollande renonce: Comment l'annonce a été préparée en coulisses

PRESIDENTIELLEIls étaient peu nombreux à être au courant de la décision du chef de l'Etat...
Mathieu Bruckmüller

M.B.

Jusqu’au bout, le secret a été bien gardé. Alors qu'une partie de son entourage le pressait de briguer un second mandat, malgré une cote de popularité calamiteuse, c’est seulement, rapporte BFM, mercredi soir que François Hollande a commencé à confier, à une poignée de proches qu’il avait pris la décision de jeter l’éponge pour la présidentielle de 2017.

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C’était notamment le cas de Ségolène Royal et de leurs enfants. Et pour eux, ce devait être seulement une demi-surprise. « Ségolène Royal avait laissé entendre publiquement qu’elle n’était pas favorable à ce qu’il se représente. Ses enfants non plus », explique ce vendredi dans Le Parisien Jean-Pierre Mignard, l’un des amis du chef de l’Etat.

Au moins deux autres fidèles parmi les fidèles du Président ont aussi eu droit à la primeur de la décision de François Hollande : le secrétaire général de l’Elysée, Jean-Pierre Jouyet, et le ministre de l’Agriculture et porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll.

D’autres ont dû attendre la journée de jeudi pour comprendre ce qui se tramait, comme son conseiller en communication Gaspard Gantzer, mis dans la boucle en fin de matinée, histoire de préparer l’allocution pour 20h. A ce moment-là, « On a tout de suite compris », souligne un proche au Parisien.

Valls prévenu jeudi après-midi

Quant au Premier ministre, il aura dû patienter jusqu’à jeudi après-midi pour avoir la certitude de la bouche du Président qu’il ne se représenterait pas, à en croire Franceinfo. Car entre les deux, un bras de fer se jouait depuis plusieurs jours avec en point d’orgue le week-end dernier la menace de Manuel Valls d’être candidat contre le chef de l’Etat. D’après Marianne, le Premier ministre avait en tête d’annoncer sa démission à François Hollande lundi midi lors de leur déjeuner hebdomadaire pour se présenter directement à la primaire de la gauche fin janvier.

Seulement, cela ne s’est pas passé comme prévu. François Hollande, sans promettre explicitement à Manuel Valls qu’il ne se représenterait pas - ce n’est pas le style du personnage -, aurait laissé entendre qu’il ne serait pas candidat à la présidentielle, s’interrogeant à haute voix : « Qui est le plus à même de rassembler [la gauche] ? ». A la fin de leur rencontre, le chef de l’Etat confie même à son Premier ministre que s’il n’y va pas, ce sera « évidemment » à lui d’y aller. Finalement, Manuel Valls décide de faire confiance au chef de l’Etat et de ne pas démissionner.

Le renoncement de François Hollande a même un côté surréaliste pour d’autres vieux compagnons de route du chef de l’Etat, comme l’ancien maire de Quimper, qui l’a découvert seulement en direct lors de l’allocution du chef de l’Etat à 20h. « A l’Elysée, on était plusieurs à l’écouter, raconte à BFMTV Bernard Poignant. Au début, en l’écoutant, on ne savait pas la fin et d’un coup, on a cru comprendre qu’il s’acheminait vers une non-candidature. On en a tous pris acte, mais à l’Elysée, personne n’était au courant. »

Décidément, François Hollande aura une nouvelle fois bien surpris son monde, bien souvent au désespoir de son entourage. A l’image de cette phrase qu’aurait prononcée son fils Thomas et qui en dit long sur la psychologie du locataire de l’Elysée.

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