PRIMAIRE DE DROITEPrimaire de droite: Pour Juppé, c'est loin d’être gagné

Primaire de droite: Pour Juppé, c'est loin d’être gagné

PRIMAIRE DE DROITELe résultat de la primaire de la droite est soumis à plusieurs facteurs très incertains à trois semaines du premier tour…
Olivier Philippe-Viela

Olivier Philippe-Viela

Bien fasse la course en tête depuis le début, le résultat de sera incertain jusqu’au bout, en témoigne pour iTELE, Paris Match et Sud Radio. A trois semaines du premier tour, le maire de Bordeaux perd quatre points (à 37 % d’intentions de vote) quand son principal rival en gagne deux (31 %).

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Mine de rien, la moitié de son avance sur l’ancien président aurait fondu depuis deux semaines, lors de . Mi-octobre, Juppé était à 41 % d’intentions de vote, Sarkozy à 29 %. Et si les autres candidats stagnent ou progressent peu (François Fillon gagne un point par exemple, à 12 %, et Bruno Le Maire ne bouge pas à 11 %), le résultat pourrait être bien plus serré que prévu, du fait de plusieurs facteurs mouvants, tous liés à la grande question qui décidera de l’issue du scrutin : qui exactement ira voter ?

Un resserrement de l’électorat

Pour le politologue et président de Cap (Conseil, analyses et perspectives) Stéphane Rozès, c’est la clé du scrutin, et ce qui rend son résultat si incertain : « Qui se mobilisera, le noyau dur des électeurs LR, plus porté sur Sarkozy, ou l’électorat qui cherche un point d’équilibre, que représente Juppé ? »

Or, et c’est un phénomène logique à l’approche d’un scrutin de ce type, le vote se cristallise, il commence à se fixer, devient moins fluctuant. Tout simplement car l’électorat potentiel se resserre sur l’électorat cible, en l’occurrence celui des sympathisants Les Républicains, plus favorables à Nicolas Sarkozy qu’à Alain Juppé. Dans cette dernière enquête, 42 % ont choisi le premier, 30 % seulement le deuxième. D’où cette significative réduction de l’écart entre les deux candidats, escomptée par un Nicolas Sarkozy vent debout contre la participation des électeurs de gauche et qui tape fort .

Une donnée que confirme François Kraus, directeur des études au pôle politique/actualité de l’Ifop : « Ce qu’on observe systématiquement entre les différentes enquêtes d’opinion, c’est un fort delta entre ceux qui vous disent qu’ils vont aller voter et la réalité des choses. Cela peut jouer en défaveur des candidats les plus centristes, comme NKM et Juppé. Les plus mobilisés dans ce type d’élections sont ceux qui sont le plus sensibles aux questions d’idéologie, de programme, pour qui il est important de désigner un candidat aux plus proches des idées de la droite. »

Des électeurs FN plus mobilisés qu’à gauche

C’est LA grande incertitude, pas encore balayée par ce resserrement naturel de l’électorat : dans quelle proportion les sympathisants de gauche et du Front national vont-ils participer à cette primaire ? Les premiers privilégient Alain Juppé, les seconds Nicolas Sarkozy, chaque électorat souhaitant faire barrage au candidat de l’autre. Et les sympathisants du FN semblent plus mobilisés. On comptait 10 % de sympathisants de gauche et 11 % de sympathisants FN à la moitié du mois d’octobre. Lors de la vague d’enquête, il n’y avait plus que 9 % de votants de gauche potentiels, contre 14 % de sympathisants frontistes.

Tout bon donc pour Nicolas Sarkozy ? « Sachant aussi qu’un quart des électeurs FN disent qu’ils vont voter Juppé, la mécanique est complexe », tempère François Kraus. Mais de toute manière, selon Stéphane Rozès, le tout ne se jouera quasiment que sur l’électorat de la droite et du centre car « il y aura beaucoup moins d’électeurs FN et de gauche que prévu, ce sera à la marge ». « C’est une des clés d’explication de ce resserrement, note le sondeur. Jusqu’à présent, le rapport de participants sympathisants de gauche/FN était très équilibré. Et puis la proportion de sympathisants centristes prêts à se mobiliser à baisser d’un point aussi, quand l’électorat LR a augmenté d’un point. »

La tentation du vote utile

Autre explication complémentaire, avancée par François Kraus : « Il peut y avoir un ‘effet sondage’. L’un des ressorts principaux du vote Juppé, c’est l’anti-sarkozysme. Mais à partir du moment où la crainte que Sarkozy soit investi diminue, il y a un risque de démobilisation de la partie de l’électorat Juppé la moins sensible aux idées de droite et la moins impliquée dans le processus. » Manière de dire que tous les électeurs de gauche prêts à aller voter à cette primaire pour faire barrage à Sarkozy n’en ressentiraient plus forcément le besoin devant des sondages qui donnaient jusqu’à présent Juppé vainqueur sans trop d’encombres.

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Bref, de la couleur politique des votants à l’impact des sondages, nombre de critères qui font un vainqueur sont aujourd’hui trop flous pour ne pas imaginer que l’écart sera plus restreint qu’annoncé entre les deux favoris. Mais, précise Stéphane Rozès, il reste une autre dynamique à observer d’ici le premier tour : celle du vote utile. « Plus on se rapprochera de l’échéance, plus la proportion de votes utiles augmentera, ce qui pénalisera les deux potentiels troisièmes, Fillon et Le Maire », ajoute-t-il. Or, au moins la moitié des électeurs de François Fillon se reporterait sur Juppé en cas de second tour contre Sarkozy, et a minima un gros tiers des votants pour Bruno Le Maire serait capté par l’ancien Premier ministre. Mais comme l’a rappelé un autre ancien chef de l’exécutif sur le plateau de France 2 jeudi, il va falloir attendre le résultat du premier tour avant de spéculer sur celui du second.

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