TRANSITION ENERGETIQUEGreenpeace retoque la feuille de route du gouvernement sur le nucléaire

Greenpeace retoque la feuille de route du gouvernement sur le nucléaire

TRANSITION ENERGETIQUEPour l’organisation, il faudrait notamment fermer entre 21 et 23 réacteurs d’ici 2023…
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le gouvernement, « ne respecte pas » les objectifs de la loi sur la transition énergétique votée en 2015, surtout sur son volet nucléaire, a regretté Greenpeace ce mercredi.

Alors que la loi prévoit que la part du nucléaire représentera la moitié de la production d’électricité en 2025, contre 75 % aujourd’hui, dans le projet de Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) mis en consultation vendredi, la part de l’atome « se situera entre 65 et 75 % en 2023 », pointe l’ONG dans une note.

Reculer au moment d’agir

« Au moment où l’Etat doit passer à l’action, en fait, comme toujours, on recule », a déploré auprès de l’AFP Cyrille Cormier, chargé de campagne énergie à Greenpeace.

Dans sa note, l’ONG regrette aussi que le gouvernement, qui a reporté deux fois la publication de ce texte, ne soit pas plus précis sur la manière d’atteindre ces objectifs.

Le document ne précise aucun nombre de réacteurs à fermer, sauf ceux de la centrale de Fessenheim, promesse de campagne en 2012 de François Hollande.

Des hypothèses gouvernementales contestées

« C’est grave car cela remet en cause tout le reste : ça remet en cause le développement des énergies renouvelables parce qu’il n’y aura pas la place (pour elles) s’il n’y a pas de fermeture de réacteurs », ainsi que les efforts sur l’efficacité énergétique, indique Cyrille Cormier.

En se basant sur les hypothèses du gouvernement, un besoin de production stable de 540 térawattheures (TWh) et une baisse de 10 à 65 TWh de la production nucléaire en 2023, Greenpeace estime que cela « correspond à l’arrêt définitif de 2 à 12 réacteurs nucléaires à cette échéance ».

Mais l’ONG conteste aussi les hypothèses retenues dans le texte. « Ce sont des chiffres politiques », juge Cyrille Cormier.

Entre 21 et 23 réacteurs devraient être fermés d’ici 2030

Greenpeace a fait ses propres calculs. Selon l’ONG, qui s’est notamment basée sur des estimations du gestionnaire de réseau RTE, la consommation de courant devrait plutôt se situer entre 463 et 515 TWh (et non 540 TWh), sans aucuns exports nets de courant.

Et sur cette base, pour atteindre 50 % de nucléaire, il faudra fermer entre 21 et 23 réacteurs d’ici 2023 et entre 27 et 31 réacteurs d’ici 2025, conclut Greenpeace, qui juge cela « possible », en ne prolongeant pas leur durée de vie au-delà de 40 ans.

Greenpeace appelle donc à revoir la PPE d’ici le 13 juillet, date d’examen du texte par le Conseil national sur la transition écologique.