PSMontebourg grimpe le Mont Beuvray pour soigner son image en vue de 2017

Montebourg grimpe le Mont Beuvray pour soigner son image en vue de 2017

PSSauf surprise, il ne devrait pas -encore- déclarer sa candidature pour 2017...
Delphine Bancaud

D.B. avec AFP

Fera-t-il sa grande annonce ce lundi? Le rituel de l'ancien ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, prend une autre signification cette année. Il va grimper ce lundi en fin de matinée le mont Beuvray et profitera de l'occasion pour développer ses idées pour la France.

Une opération de communication politique qui semble un pas de plus vers la présidentielle de 2017. A la mi-journée, dans le magnifique paysage des collines du Morvan, prendront successivement la parole le député de Saône-et-Loire Philippe Baumel, celui de la Nièvre Christian Paul, chef de file des frondeurs, avant l'ancien ministre reconverti en «entrepreneur».

Arnaud Montebourg doit prononcer un discours d'une demi-heure, sur ses thèmes de prédilection: la VIe République, les paradis fiscaux, le made in France, la réorientation de la construction européenne. Mais aussi des sujets plus régaliens: défense, sécurité, laïcité ou immigration.

«Il plantera un décor qui montrera qu'il est disponible»

Sur Twitter, l'ancien ministre avait lui même lancé l'invitation.

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Mais, sauf surprise, il ne devrait pas -encore- déclarer sa candidature pour 2017. Le 8 mai, il avait affirmé qu'il prendrait ses «responsabilités», «s'il y (avait) des responsabilités à prendre» par rapport à la présidentielle mais qu'une telle décision, «difficile à prendre», ne se prenait «pas un an avant une telle échéance».

«La façon dont il va s'exprimer va indiquer une velléité d'être candidat (...). Il plantera un décor qui montrera qu'il est disponible, déterminé à avancer. Il va annoncer un processus, montrer que s'il devait être candidat, ça procèderait d'une démarche collective», a indiqué lundi matin dans le train le député Laurent Baumel.

Les «Jeunes avec Arnaud» en première ligne

«Il est important de voir comment le pas qu'il va franchir sera reçu», estimait déjà cette figure des frondeurs PS il y a quelques jours. Un pas qui sera la «première étape d'une longue marche», ajoute aussi lundi le conseiller régional François Kalfon, sur le chemin du mont Beuvray.

«Il va faire son entrée dans l'atmosphère», résume Christian Paul. Un livre-programme est par ailleurs annoncé pour septembre.Outre Paul et les deux Baumel, le chantre du «made in France» aura à ses côtés sa compagne, l'ex-ministre de la Culture Aurélie Filippetti, son lieutenant, le député Patrice Prat et le sénateur Jérôme Durain.

Dès dimanche, les «Jeunes avec Arnaud», avec à leur tête Mathias Nirman, se sont retrouvés sur le site pour leur première réunion nationale.

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Des soutiens encore minces

Des troupes encore clairsemées, même si les frondeurs sont galvanisés par leur combat contre la loi travail et leur tentative presque victorieuse (à deux voix près) de déposer à l'Assemblée une motion de censure de gauche contre le gouvernement. L'ancien ministre de l'Education Benoît Hamon, qui avait dû quitter le gouvernement en même temps que Montebourg après leur coup d'éclat d'août 2014 à Frangy-en-Bresse, ne sera en revanche pas là. Après avoir indiqué en février qu'il pourrait lui-même «être sur la ligne de départ» d'une primaire à gauche, il se dit aujourd'hui «intéressé» par une candidature de l'écologiste Nicolas Hulot.

«Je vais écouter avec intérêt», a de son côté déclaré dimanche le secrétaire d'Etat Thierry Mandon, qui avait soutenu «son ami» pendant la primaire socialiste de 2011.

Arrivé troisième de la compétition, Montebourg avait apporté son soutien à François Hollande, contre Martine Aubry. Une décision qu'il a «parfois» regrettée. Dimanche sur iTELE, le député aubryste Jean-Marc Germain s'est montré ouvert à son éventuelle candidature. «Pour moi, les candidatures ce n'est pas maintenant, en même temps je respecte sa démarche (...) Il est tout à fait légitime à préparer les choses».

Thierry Mandon et Germain ont une nouvelle fois appelé à l'organisation d'une primaire à gauche, comme le prévoient les statuts du parti, et comme le souhaite aussi Arnaud Montebourg. Un conseil national du PS tranchera la question le 3 juin. «Il n'y aura pas de primaire», évacue un ministre influent, qui ne «croit pas qu'une gauche socialiste alternative puisse se structurer si Hollande est candidat». «La primaire, les appareils vont l'enterrer mais en mettant des offres politiques dans la balance, je n'exclus pas qu'elle s'impose», réplique Laurent Baumel.