Ils sont de retour. Le remaniement annoncé ce jeudi après-midi est marqué par la présence d’écologistes dans l’équipe de Manuel Valls. Emmanuelle Cosse, Barbara Pompili et Jean-Vincent Placé rejoignent le gouvernement. Le président du groupe écologiste au Sénat, qui avait quitté Europe-Ecologie-Les Verts l’été dernier, est nommé secrétaire d’Etat chargé de la Réforme de l’Etat et de la simplification. Depuis sa rupture avec EELV, le fondateur du parti Ecologistes !, ne cachait pas son soutien avec l’exécutif et Solférino. « Le PS n’est ni le Diable ni le bon Dieu. C’est un partenaire. Il y en a marre de cette diabolisation », disait-il en octobre.

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Son entrée au gouvernement n’est donc pas une surprise. Pas plus que celle de Barbara Pompili, secrétaire d’Etat chargée des relations internationales sur le climat, qui avait elle aussi claqué la porte du parti en septembre. Le nom d’Emmanuelle Cosse circulait également avec insistance depuis le refus de Nicolas Hulot, mais l’option avait été balayée par le parti.

« Emmanuelle Cosse entre au gouvernement pour un plat de lentilles »

L’arrivée de la patronne d’EELV est une jolie prise pour François Hollande. La nouvelle ministre du Logement et de l’Habitat durable, a annoncé dans une lettre adressée aux militants écologistes qu’elle quittait son poste de secrétaire nationale et se mettait en retrait d’EELV. « J’ai pris cette décision en conscience, dans la continuité de mon engagement pour l’écologie et sans renier les positions que j’ai exprimées par le passé », ajoutant vouloir « se saisir de leviers d’action » en prenant ce poste.

« La confiance du Président de la République m’honore. Heureuse de poursuivre au #Gouvernement mon engagement pour une écologie en action. — Emmanuelle Cosse (@emmacosse) February 11, 2016 »

« On perd une adhérente. Emmanuelle Cosse entre au gouvernement pour un plat de lentilles. Son départ est le résultat d’une stratégie personnelle et ne fait pas honneur à la politique », s’est désolé Julien Bayou, porte-parole du parti, à 20 Minutes.

« Pour beaucoup d’écologistes convaincus, ce pari d’influer de l’intérieur relève de la pure utopie à l’heure où la ligne politique du gouvernement n’a jamais été aussi éloignée des valeurs écologistes », a réagi Karima Delli, députée européenne EELV dans un communiqué. Même constat pour Pierre Serne, conseiller régional EELV. « Je suis très triste, je suis un ami personnel d’Emmanuelle Cosse depuis très longtemps mais je suis totalement en désaccord avec son choix. C’est une forme de reniement d’une partie de ce qu’elle est que j’ai du mal à comprendre ». Ces nominations ont toutefois été saluées par le député écolo Denis Baupin et François de Rugy, ex-EELV.

« 3 écologistes au gouvernement, pour la 1ère fois. Une écologie de retour aux responsabilités. Pour agir. Pour la planète et pour l’emploi. — Denis_Baupin (@Denis_Baupin) February 11, 2016 »

« #remaniement je salue la nomination @emmacosse qui marque une évolution vers l’écologie qui agit que nous défendons avec @ecologistes_fr — François de Rugy (@FdeRugy) February 11, 2016 »

Ces différentes prises de position reflètent la fracture existant au sein du parti, entre un « canal historique » incarné par Cécile Duflot et les écologistes qui soutiennent la ligne de l’exécutif. « C’est tout le problème avec EELV. Quand vous souhaitez discuter avec eux, vous ne savez jamais à qui vous adressez », raillait dans la journée un membre du Parti de Gauche. Le bureau exécutif du parti écologiste s’est réuni en urgence dans la journée. Il a désigné David Cormand, un proche de Cécile Duflot, au poste de secrétaire national par intérim.

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