POLITIQUEFrançois Fillon et Alain Juppé lancent les hostilités contre Nicolas Sarkozy

François Fillon et Alain Juppé lancent les hostilités contre Nicolas Sarkozy

POLITIQUEDans son ouvrage, François Fillon qualifie l'ancien président de «personnage de plébéien teigneux»...
Thibaut Le Gal

T.L.G.

Jusqu’ici, tout allait si bien. Les candidats déclarés (ou pas encore déclarés) à la primaire n’avaient pas encore livré bataille. Chez Les Républicains, l’heure était au grand rassemblement. Mais les caciques du parti ont décidé d’accélérer les événements. Alain Juppé et François Fillon ont aiguisé leurs lames ce vendredi. Pour mieux se préparer à affronter Nicolas Sarkozy en novembre 2016 ?

« Un homme d’État vulnérable aux humeurs de l’opinion »

Dans son ouvrage Faire, publié chez Albin Michel le 21 septembre, François Fillon dresse un portrait peu flatteur de l’ancien président pendant son quinquennat. « D’une certaine façon, il semblait chercher le compromis […] Il lui répugnait de ne pas être aimé. Cela fit de lui un extraordinaire combattant mais un homme d’État vulnérable aux humeurs de l’opinion ». Nicolas Sarkozy est décrit comme un chef de l’Etat enfermé dans « un personnage de plébéien teigneux qu’il avait cru devoir se forger pour conquérir le pouvoir ».

« Je suis moins malléable, moins perméable », assure François Fillon qui aurait voulu aller « plus loin » dans les réformes (35 heures, retraites, déficits). Mais « la hantise qu’il avait de son image freina sa capacité de mouvement, tout en le poussant à essayer des options divergentes qu’il abandonnait l’une après l’autre avant de les avoir menées à terme. Au moment de passer à l’action, il hésitait à prendre des risques, alors qu’il avait su apparaître dans ses discours comme un homme que rien ne pouvait arrêter ».

Sarkozy seul responsable de la défaite en 2012

Dernier angle d’attaque, l’élection perdue en 2012. Par le rejet autour de sa personne, l’ancien président serait le seul responsable. « Ceux qui, par affection, déception ou nostalgie réécrivent l’histoire en disant que Nicolas Sarkozy était près du but esquivent la vraie analyse : en 2012, la victoire a échappé à la droite, alors que les conditions du succès étaient pourtant largement réunies ».

« François Fillon a le droit d’avoir sa vision du quinquennat. Moi, j’ai été heureux de travailler avec lui. Ça a été un bon Premier ministre », a répondu l’intéressé ce vendredi au Parisien.

Juppé se démarque sur l’immigration

Mais au fait, est-on certain que l’ancien chef de l’Etat sera sur la ligne de départ ? « Rendez-vous en septembre 2016 », a indiqué Nicolas Sarkozy dans les colonnes du quotidien. « Je suis bouleversé. Ce suspense est absolument intolérable », a ironisé Alain Juppé vendredi matin au micro de France Info.

Cette semaine, le président des Républicains avait surpris en faisant voter les adhérents du parti sur douze questions autour de l’immigration. Le maire de Bordeaux a pris un malin plaisir à répondre de manière argumentée à chacune d’elles dans un billet intitulé « Questions complexes ». Il y expose ainsi publiquement ses désaccords, se montrant sceptique sur les centres de rétention, le terme d’assimilation ou s’interrogeant sur le contenu d’un Schengen 2. Avec ses réponses nuancées, le candidat à la Primaire apparaît plus modéré. N’est-ce pas justement ce que veut montrer Nicolas Sarkozy ?