IMMIGRATIONPlan migrants: 11.000 places d’hébergement d'urgence vont être créées

Plan migrants: 11.000 places d’hébergement d'urgence vont être créées

IMMIGRATIONLes 4.000 nouvelles places d’hébergement pour les demandeurs d’asile verront le jour d’ici à la fin 2016…
M.P. avec Nicolas Beunaiche

M.P. avec Nicolas Beunaiche

Acculé, le gouvernement a décidé de réagir et de dégainer un plan pour faire face à l’afflux de migrants. Quelque 11.000 places d’hébergement vont être créées, ont notamment annoncé ce mercredi le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, et son homologue du Logement, Sylvia Pinel.

Dans le détail, vont être créées 1.500 places d’hébergement d’urgence pour les migrants qui peuvent être en situation d’urgence, 4.000 places d’hébergement pour les demandeurs d’asile en attente, 5.000 places destinées à favoriser l’accès au logement autonome des réfugiés qui ont obtenu la protection de la France et 500 places en centre provisoires d’hébergement pour les réfugiés les plus vulnérables.

Pas de centre d'accueil à Paris

Les 4.000 nouvelles places d’hébergement pour les demandeurs d’asile, qui verront le jour d’ici à la fin 2016, s’ajoutent aux 4.000 créations depuis 2012 et aux 4.000 places qui doivent être créées avant la fin de l’année 2015. Les 5.000 places destinées aux réfugiés seront, elles, prêtes avant 2017. Elles se trouveront dans des logements vacants du parc social en zone détendue (où l’offre excède la demande, donc), en résidences sociales ou encore en intermédiation locative. Les 500 places supplémentaires compléteront le dispositif pour venir en aide aux réfugiés les plus vulnérables. Pour réduire les délais d’enregistrement et d’instruction des demandes d’asile, en outre, des recrutements à l’Ofpra, l’Ofii et en préfecture seront effectués.

A Calais, en particulier, la présence humaine sera renforcée sur le camp pour assurer des missions de nettoyage et de médiation, ainsi que pour informer les migrants sur leurs droits d’asile. Dans ce but, une maison de l’asile sera créée afin d’accompagner et d’orienter les migrants. En Ile-de-France, l’autre point identifié comme sensible sur le territoire, le gouvernement entend empêcher l’installation de campements en mettant à l’abri davantage les migrants, et mieux les suivre dans les dispositifs d’hébergement d’urgence et de demandeurs d’asile. Ce qui ne passera pas par la création d’un centre d’accueil à Paris chargé d’accueillir les migrants qui hésitent à demander l’asile en France, comme proposée Anne Hidalgo, la maire de la ville.

La rétention développée

Visant à « fluidifier les dispositifs d’accueil des demandeurs d’asile, mieux mettre à l’abri et mieux accompagner » les personnes, le plan comprend également un volet de « lutte résolue et déterminée contre l’immigration irrégulière ». Les contrôles seront ainsi renforcés aux points stratégiques, et deux « pôles interservices éloignement » seront créés pour assurer la coordination dans ce domaine. Pour accélérer le démantèlement des filières, une task-force de police judiciaire sera constituée, de même qu’une cellule de lutte contre les passeurs au sein de la PAF des Alpes-Maritimes.

Enfin, le gouvernement entend favoriser le retour des migrants en facilitant leur réadmission dans leur pays d’origine et promouvoir les aides au retour. Concrètement, des dispositifs de préparation au retour seront expérimentés : les migrants y seront pris en charge durant la durée de l’assignation à résidence prévue par la loi (45 jours), afin de préparer leur voyage de retour puis leur réinsertion dans leur pays d’origine. Pour les autres, la rétention administrative sera développée. « Les places de rétention dont nous disposons doivent être utilisées à plein », a expliqué Bernard Cazeneuve.

Des évacautions polémiques

Répondant aux critiques, il a d’ailleurs ajouté mercredi que le plan n’était « pas dicté par l’urgence » mais visait à « répondre à des dysfonctionnements anciens ». « La gravité de la crise nécessite d’adapter sans attendre nos moyens en France », a ajouté le ministre, qui a parlé de « réponses concrètes, ambitieuses et réalistes ».

Ces annonces surviennent après les évacuations polémiques à Paris ces dernières semaines. Une partie des migrants évacués du camp sous le métro La Chapelle, essentiellement érythréens et soudanais, a fini par s’installer dans les Jardins d’Eole, dans le 18e arrondissement. Un autre campement, près de la gare d’Austerlitz, pourrait lui aussi être évacué prochainement.