Les propos de Jean-Marie Le Pen pourraient «nuire» à une candidature FN en Paca
POLEMIQUE•«Actuellement aucune tête de liste n'a été désignée par le bureau politique», a déclaré Nicolas Bay sur Europe 1...20 Minutes avec AFP
Les propos réitérés de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz pendant la seconde guerre mondiale pourraient «nuire à une candidature aux régionales» dans la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, a estimé vendredi le secrétaire général du parti, Nicolas Bay.
«Le bureau politique se réunira dans les prochaines semaines pour désigner l'ensemble des têtes de liste du Front national pour les élections régionales de décembre. Actuellement aucune tête de liste n'a été désignée par le bureau politique», a-t-il déclaré sur Europe 1.
«Il peut y avoir d'autres candidatures»
Jean-Marie Le Pen peut-il conduire la liste en Paca? «Ce n'est pas à moi de dire cela. En revanche, je pense qu'il peut y avoir d'autres candidatures et que ce genre de provocation nuit à notre message politique et donc que cela peut éventuellement nuire à une candidature aux régionales», a répondu Nicolas Bay.
Le 11 janvier, à Tarascon (Bouches-du-Rhône), Jean-Marie Le Pen avait annoncé qu'il conduirait la liste du FN en Paca, région dont il est également député européen. Il avait alors parlé du «voeu unanime de nos élus».
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour contestation de crime contre l'humanité après les propos de Jean-Marie Le Pen, qui a de nouveau qualifié jeudi les chambres à gaz de «détail» de la Seconde Guerre mondiale.
«Il a une situation statutaire»
Ces propos «ne correspondent absolument pas à la ligne du FN, ils n'engagent que lui à titre personnel et aucunement le FN». Ils «nuisent à la qualité du message politique du FN», a insisté Nicolas Bay, au lendemain des condamnations exprimées par Marine Le Pen.
Pour autant, une exclusion du parti semble exclue. «Il a une situation statutaire, il n'est pas un militant lambda. Jean-Marie Le Pen a été le fondateur du FN, il l'a présidé pendant quarante ans», a dit Nicolas Bay.
Le secrétaire général du FN, 37 ans, ne «croi(t) pas du tout» qu'il y ait «de fervents pétainistes» au FN, comme l'a dit Jean-Marie Le Pen jeudi. «Peut-être il y a quarante ans» mais «aujourd'hui pas du tout, il y a des patriotes sincères engagés derrière Marine Le Pen».
«Liberté d'expression»
«Aujourd'hui, les Français perçoivent le Front National tel qu'il est. Ce que je regrette, c'est que finalement (Jean-Marie Le Pen) ne profite pas de la situation actuelle pour prendre de la hauteur, pour apporter au débat politique une certaine hauteur de vue, une capacité d'analyse, une certaine clairvoyance qui le caractérise, dont il a su faire preuve pendant sa vie politique».
«Il y a quelque chose aussi de choquant de la part (du journaliste de RMC et BFMTV) Jean-Jacques Bourdin à venir relancer Jean-Marie Le Pen une énième fois sur le sujet», a également dit Nicolas Bay pour qui «la liberté d'expression dont on a beaucoup parlé pendant les attentats contre Charlie Hebdo, qui justifie qu'on puise tout dire, insulter, critiquer de façon extrêmement outrancière et virulente» doit s'appliquer «à tous les propos, quels qu'en soient les auteurs».