Victoire de la droite, cinglante défaite de la gauche, succès en demi-teinte pour le Front national: c’est l’heure des comptes au lendemain du second tour des élections départementales, qui a vu 25 départements passer du rose au bleu sur la carte des résultats. Ce lundi, les analystes de la presse mettent surtout cette déroute au compte du binôme Hollande-Valls.

>> Revivez la soirée électorale en direct

«Les responsables de cette débâcle sont le tandem Hollande-Valls», assène ainsi L'Union. «Le président parce qu'il a trompé son électorat et une partie de ses troupes, le Premier ministre car il s'est trop investi dans la campagne en désignant le FN comme le principal danger».

La défaite de la gauche «doit faire réfléchir»

Manuel Valls, qui avait multiplié les déclarations contre le parti de Marine Le Pen, n’est pas épargné par le Figaro, qui lâche: «Avant le premier tour, il avait dit son "angoisse" de voir la France se "fracasser" contre le Front national; hier, c'est son parti qui s'est fracassé dans les urnes».

« La Une de @Le_Figaro demain pic.twitter.com/DCaxwFkx4b — Guillaume Perrault (@GuilPerrault) March 29, 2015 »

Retrouvez tous les résultats canton par canton sur notre carte interactive

Dimanche soir, le Premier ministre a mis la défaite sur le compte de la division à gauche, une explication insuffisante pour les analystes. Libération estime ainsi que la large victoire de la droite et «l'implantation désormais locale du Front national» tiennent «à l'impopularité du gouvernement» autant qu’à «la désunion qui déchire la gauche». Le quotidien prévient que la défaite de la gauche, «même si elle a été moins cuisante que prévu», «doit faire réfléchir».

« #Valls, "battu mais content" fait la une de #Libération. #departementales2015 pic.twitter.com/pznxfcGrmF — Breaking3zero (@Breaking3zero) March 29, 2015 »

«Peut-on ne pas changer une politique qui perd les élections les unes après les autres?»

«Le premier ministre peut toujours regretter la dispersion de la gauche... il en est un des plus grands communs diviseurs», confirme L'Humanité, accusant Manuel Valls de «précipiter le pays dans un cul-de-sac périlleux».

« Une de L'#Humanité demain : "Après la gifle. L'urgence d'un nouveau cap" (via @13Borodine) pic.twitter.com/t7t2tLLhyy — Christian Delporte (@chdelporte) March 29, 2015 »

La presse fustige ainsi le refus de l'exécutif de changer de cap. "Battu mais content", titre en une Libération, tandis que Aujourd'hui en France/Le Parisien juge que «le gouvernement est dans l'impasse, condamné à poursuivre, en attendant on ne sait quel miracle, une politique que les Français viennent de sanctionner». «Jusqu'à hier soir, conclut La Voix du Nord, le couple Hollande-Valls pouvait s'accrocher à sa ligne de défense: on ne change pas une politique qui finira par porter ses fruits». Avant de poser cette question cruciale: «Peut-on ne pas changer une politique qui perd les élections les unes après les autres?».