FN: «La peur» de Manuel Valls suscite toujours la polémique
REACTIONS•Il a toutefois trouvé un maigre soutien dans son camp...20 Minutes avec AFP
Le flot de réactions continue. L’UMP ne s’est pas privée, ce lundi, pour monter au front contre Manuel Valls qui a confessé dimanche «avoir peur pour [s]on pays» en voyant les scores du FN.
Manuel Valls est un «pompier pyromane» qui «dope le FN» en en faisant «l'alpha et l'oméga de la politique française», a dénoncé Sébastien Huyghe, porte-parole de l'UMP, lundi, lors de son point de presse hebdomadaire à Paris.
Un peu plus tôt, c'est Brice Hortefeux qui l'a taclé sur RTL. «Le rôle d'un Premier ministre n'est pas d'avoir peur, mais d'agir et d'obtenir des résultats. Et si monsieur Valls nous étale complaisamment ses états d'âme, c'est précisément parce que ce gouvernement n'obtient pas de résultats», a critiqué l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy, sur RTL. «Le seul espoir du Parti socialiste pour s'en sortir électoralement, c'est de se trouver face au Front National. Il ne faut pas confondre des convictions sincères et un cynisme tacticien», a lâché ce proche de Nicolas Sarkozy.
Qu'il «arrête d'être l'agent électoral du Front National»
Sur France inter, c’est Valérie Pécresse qui a reproché à Manuel Valls «une tentative cynique et désespérée d'installer le Front National comme le parti de l'alternance». Il «fait de la politique cynique, ce n'est pas digne d'une grande démocratie», a-t-elle ajouté. Et de s’agacer: qu'il «arrête d'être l'agent électoral du Front National et qu'il nous explique quelles vont être les solutions pour lutter contre le chômage».
Henri Guaino, un autre proche de Nicolas Sarkozy, est aussi tombé sur Manuvel Valls, déplorant ses «déclarations fracassantes» et assuré qu'on «fait le jeu» de ce parti en en parlant sans cesse.
Soutien d'Hamon... pas d'Aubry
«Je ne crois pas qu'on lutte contre les peurs en suscitant ou en invoquant la peur», a dit l'élu des Yvelines, interrogé par iTELE sur les propos du Premier ministre. «Nous vivons depuis quelque temps au rythme des déclarations, pour le coup, fracassantes du Premier ministre», rappelant : «il y a eu l'apartheid», «l'islamofascisme...» «La France ne se fracassera sur rien du tout», a tranché l'ex-plume de l'Elysée. Le premier responsable de la montée du FN, c'est «le parti au pouvoir», selon lui.
Toutefois Manuel Valls a réussi à trouver un soutien inattendu dans son camp. Benoît Hamon, devenu l’un des leaders des frondeurs depuis son éviction du gouvernement, est venu en renfort du Premier ministre, estimant qu'«il a eu raison de désigner la menace» du Front national, car «les conséquences pour le pays seraient considérables, en matière de solidarité, de politique sociale, de politique de la ville, de vivre ensemble». Lui aussi pense que Marine le Pen peut l’emporter à la présidentielle de 2017, a-t-il ajouté, mais il juge toutefois que le Premier ministre avait tort de conserver le même cap politique.
Martine Aubry, elle, n'a pas épaulé le Premier ministre, affirmant au contraire qu'il«il ne faut pas avoir peur [du Front national], il faut combattre, et d'abord s'adresser à la raison des citoyens,leur dire qu'on comprend qu'ils puissent être désespérés».