Parlementaires français en Syrie: La rencontre avec Al-Assad sous le feu des critiques
POLEMIQUE•Qu'ils «aient ainsi, sans crier gare, rencontré un boucher», «je crois que c'est une faute morale», a fustigé Manuel Valls..20 Minutes avec AFP
Décidément, l’initiative des quatre parlementaires français qui sont allés en Syrie pour rencontrer Bachar al-Assad ne passe pas en France. Depuis les Philippines, François Hollande a tenu à condamner le voyage des deux sénateurs - l'UMP Jean-Pierre Vial, le centristes François Zocchetto - et deux députés - l'UMP Jacques Myard, le PS Gérard Bapt.
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«Il s'agit d'une rencontre entre des parlementaires français [de droite de gauche et du centre] qui n'ont été mandatés que par eux-mêmes, avec un dictateur qui est à l'origine d'une des plus graves guerres civiles de ces dernières années, qui a fait 200.000 morts. 200.000!»
Avant lui, Manuel Valls avait aussi critiqué la démarche des parlementaires. Ces quatre parlementaires, tous membres des groupes parlementaires d'amitié franco-syrienne, ont commis une «faute» qui ne «les honore pas», a grondé sur BFMTV-RMC Manuel Vall. «Les parlementaires représentent la souveraineté nationale, ce qu'est ce pays», a dénoncé le chef du gouvernement. Qu'ils «aient ainsi, sans crier gare, rencontré un boucher», «je crois que c'est une faute morale».
Bapt et Myard se défendent
Ce même terme de «boucher» a aussi été employé sur RTL par Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS qui a par ailleurs annoncé qu’il allait prendre des sanctions à l’encontre du socialiste Gérard Bapt. Le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone a également condamné «fermement» cette visite, soulignant qu'elle «n'engage en rien l'Assemblée».
Quant au président de l'UMP Nicolas Sarkozy, il a ironisé sur ces «quatre gugusses», assurant que lui-même n'y serait «pas allé» tout en n'envisageant pas de sanctions. La délégation rentre en France jeudi après-midi. Tant Jacques Myard que Gérard Bapt ont assumé leur visite dans ce pays ravagé par la guerre civile.
Sur France Inter, le député socialiste de Haute-Garonne a plaidé: cette «visite strictement privée» était un «déplacement exploratoire pour retrouver le chemin de la compréhension et de la paix». Le député PS a expliqué à l'AFP qu'il avait prévenu des conseillers diplomatiques du Quai d'Orsay et de l'Elysée qu'il allait en Syrie et a pris la décision de ne pas rencontrer Bachar al-Assad sur leurs conseils. «J'ai un certain nombre d'éléments à présenter au gouvernement et aux représentants du gouvernement, que je leur réserve», a aussi déclaré Gérard Bapt, ajoutant: «je soutiens le gouvernement de Manuel Valls». Par ailleurs, sur BFM TV, Myard a
Soutien de Fillon et Philippot
Même tonalité chez Jacques Myard sur Sud Radio: «Nous sommes venus ici pour écouter, voir et échanger». «Si on veut mettre un terme à la guerre civile, on parle avec des gens avec qui on n'est pas d'accord» et «Bachar al-Assad sera partie prenante du règlement de ce conflit», a insisté l'élu des Yvelines.
Mercredi, l'ancien Premier ministre François Fillon avait soutenu l’initiative des parlementaires français. «Ils ont eu raison d'y aller, il faut écouter toutes les parties. Sur France Inter, le vice-président du FN Florian Philippot est allé beaucoup plus loin dans l'approbation, évoquant «une initiative qui me paraît saine, intelligente», a-t-il dit.