VIDEO. Loi Macron: Pourquoi la motion de censure contre le gouvernement Valls ne passera pas
ARITHMETIQUE•Pour qu’une motion de censure soit adoptée, il faut qu’elle recueille la majorité absolue des voix de l’hémicycle...Maud Pierron
En politique, il y a les petits calculs politiciens, et ceux, tout aussi importants, arithmétiques. En ce moment, du côté de Matignon, on pratique les deux pour évaluer les conséquences de l’utilisation du 49-3 pour sauver la loi Macron. Vu les rapports de force, la motion de censure déposée par les groupes UMP et UDI n’a aucune chance d’aboutir. 20 Minutes vous explique pourquoi.
Pour qu’une motion de censure soit adoptée, il faut qu’elle recueille la majorité absolue des voix de l’hémicycle, soit 289 voix. Or, le groupe UMP, qui votera cette motion de censure, a 190 membres, 198 si l’on compte les huit députés apparentés. Le groupe UDI, qui votera aussi la motion de censure, compte 30 membres. Les deux députés FN voteront également «probablement» pour faire tomber le gouvernement, selon Florian Philippot. A gauche, seul le groupe communiste (15 députés) a indiqué mardi qu’il voterait cette motion de censure. Soit un total de 245 voix très éloigné du seuil fatidique.
Politique-fiction
De fait, pour que l’opposition arrive à 289 élus, il faut que tous les députés UMP et apparentés (198), UDI (30), que les députés non-inscrits (9 dont les deux FN), les communistes (15) trouvent encore 37 renforts à gauche, soit chez les frondeurs à l’origine de la crise (entre 30 et 40), ou les écologistes (17).
De la pure politique-fiction. «Les écologistes ne voteront bien entendu en aucun cas la motion de censure annoncée par le groupe UMP», explique en effet EELV dans un communiqué.
Les 18 radicaux de gauche, qui étaient favorables au texte, voteront contre la motion de censure. Ils ajouteront leurs voix à celles de la grande majorité des socialistes et apparentés (288 membres). Et le suspens n’existe pas vraiment du côté des frondeurs. Eux-mêmes ont dit qu’ils ne voulaient pas la chute du gouvernement donc ne souhaitaient pas voter la censure. D’autant qu’une chute du gouvernement entraînerait probablement une dissolution et donc de nouvelles législatives et pour la plupart, vu le contexte électoral, une perte de leur mandat.